Aerem réussit le pari d'une usine à énergie positive dans le Gers
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Aerem réussit le pari d'une usine à énergie positive dans le Gers

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Un bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme : déjà rare dans l’univers tertiaire, ce niveau de performance l’est encore plus dans le secteur industriel. L’équipementier industriel Aerem (60 salariés, CA 2018 : 6,5 M€) a réussi cette gageure dans sa nouvelle unité de production de Pujaudran, dans le Gers.

Fruit d'un investissement de 5 M€, la nouvelle usine du sous-traitant aéronautique Aerem dans le Gers se distingue par l'inclusion d'équipements de production d'énergie (panneaux photovoltaïques et géothermie) — Photo : Stéphane Brugidou

Créé en 1985, l’équipementier aéronautique Aerem (60 salariés, CA 2018 : 6,5 M€) a connu un développement rapide ces dix dernières années. À l’étroit dans ses sites de production de Colomiers et Plaisance (Haute-Garonne), l’industriel a déménagé, en décembre 2018, dans un bâtiment neuf de 3 700 m2 à Pujaudran, dans le Gers. Cet investissement de 5 M€ doit permettre à Aerem de développer son chiffre d’affaires d’environ 10 % par an pour les cinq prochaines années, et de recruter une vingtaine de personnes.

L’enjeu pour la société organisée en coopérative était aussi d’améliorer les conditions de travail de ses salariés, en équipant l’ensemble du bâtiment du chauffage et de la climatisation, tout en gérant des flux complexes de traitement de l’air entre bureaux, atelier de chaudronnerie et zone d’usinage. « Notre réflexion a été de créer de nouveaux usages, tout en limitant la consommation énergétique : tant qu’à construire de nouveaux locaux, nous souhaitions anticiper ce que sera le bâtiment de 2030, et privilégier les matériaux biosourcés », résume Joël Bry, président d’Aerem.

Un surcoût d’environ 10 %

Le dialogue avec l’agence Seuil Architecture a permis d’identifier des systèmes de production d’énergie simples et durables : 23 forages de géothermie et 1 200 m2 de panneaux photovoltaïques doivent compenser l’intégralité des consommations du bâtiment, hors usages industriels. Le nouveau bâtiment se distingue aussi par l’intégration de 240 mètres linéaires de murs à ossature bois isolés avec de la paille locale.

« Ces choix ont fait monter les coûts de construction à 1 250 €/m2, environ 10 % au-dessus d’un bâtiment classique : nous avons absorbé ce surcoût en gérant le chantier directement avec la maîtrise d’œuvre et les entreprises, et en obtenant des subventions pour la production d’énergies renouvelables. Nous estimons le retour sur investissement à sept ans pour les équipements de géothermie, et 18 ans pour les panneaux photovoltaïques », précise Joël Bry. L’évolution des prix de l’énergie pourrait encore accroître l’intérêt économique du projet, d’autant qu’Aerem a fait le choix de l’autoconsommation.

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