Haute-Garonne
AB7 en passe de réussir son pari américain
Haute-Garonne # Santé # Biotech

AB7 en passe de réussir son pari américain

S'abonner

Positionné sur le marché des produits d’entretien pour la maison et celui de la santé humaine et animale, le groupe AB7 (180 salariés, CA 2018 : 21,5 M€) anticipe un triplement de ses ventes aux États-Unis. Son site de Sunrise, en Floride, est déjà passé de 300 à 1 800 m2.

Créé en 1971 par René Chelle (au centre), le groupe AB7 est aujourd'hui porté par ses deux fils : Christophe (à droite), directeur général, et Philippe, en charge de la filiale américaine — Photo : Groupe AB7

Du groupe AB7, qu’il a fondé en 1971 en créant la société Setric, René Chelle aime à dire qu’elle a été « la première start-up en biotechnologie ». « La collaboration entre laboratoire et entreprise a d’emblée été une composante de notre projet industriel, explique celui qui préside encore aux destinées de la PME familiale. Les premiers produits que nous avons commercialisés ont été élaborés à partir de micro-organismes mis au point avec des équipes locales de recherche. »

La santé animale comme vecteur de croissance

AB7 devient aussi fournisseur de ces laboratoires en les équipant de fermenteurs et développe ainsi un savoir-faire qui lui servira, au début des années 1980, à s’attaquer au marché des aquariums. Si cette activité a depuis été revendue, la PME découvre alors le secteur de l’animalerie, qui constitue désormais, via le marché de la santé animale, son principal vecteur de croissance. Parallèlement, le groupe exploite ses compétences en biochimie, en développant des gammes de produits d’entretien pour la maison, le jardin et les piscines. Regroupées dans la société AB7 Industries, ces activités ont constitué, en 2018, la moitié d’un chiffre d’affaires établi à 21,5 M€.

L’exercice 2019 va marquer une rupture avec l’explosion attendue des marchés de la filiale AB7 Santé et particulièrement de son offre vétérinaire : le groupe part sur des ventes comprises entre 25 et 30 M€, contre 11 M€ l’an dernier. « Notre croissance se fait par palier, du fait des délais nécessaires aux autorisations de mise sur le marché (AMM), précise Christophe Chelle, directeur général du groupe, et fils du fondateur. Nos cycles de développement sont très longs : l’une de nos sorties phares en 2019 concerne un collier antiparasitaires qui a nécessité 5 ans de R & D et trois ans pour instruire les AMM. »

Une capacité de production sextuplée aux États-Unis

Pour rentabiliser son effort de recherche, AB7 a choisi de produire depuis 2017 sur le sol américain, à Sunrise en Floride. « La plupart de nos produits sont vendus en marque blanche : nos clients apprécient de pouvoir travailler en même temps l’Europe et les États-Unis, qui restent les principaux marchés du secteur vétérinaire », explique Christophe Chelle. Confiée à Philippe Chelle, l’autre fils de René, la filiale AB7 America devrait réaliser un chiffre d’affaires de 11 M€ cette année, contre 3,5 M€ en 2018. Le site de Sunrise a vu ses capacités passer de 300 à 1 800 m2 et ses effectifs de 4 à 27 personnes.

La progression rapide du chiffre d’affaires a convaincu AB7 d’intégrer l’an dernier un programme d’accélérateur de Bpifrance. L’audit préliminaire a permis au groupe d’identifier ses dossiers prioritaires : la structuration de la supply chain et, dans une moindre mesure, les ressources humaines. « Le recrutement d’une DRH doit nous permettre de recruter plus facilement de nouveaux talents », espère Christophe Chelle. Bpifrance a aussi financé le développement de la filiale américaine, qui a mobilisé 3 M€ dont les trois quarts en fonds de roulement. AB7 n’oublie pas pour autant d’investir sur son site de Deyme, où près de 3 M€ vont être injectés cette année pour créer de nouveaux laboratoires.

Haute-Garonne # Santé # Biotech