Antargaz et le groupe lot-et-garonnais Weck (260 salariés, 80 M€ de CA en 2021) ont récemment annoncé la création d’une entreprise commune baptisée Wekan, basée à Bordeaux. Dans quel contexte s’est-elle créée ?
Julien Collin, secrétaire général du groupe Weck : C’est un prolongement opérationnel du partenariat signé l’an dernier. Il est né d’un constat partagé sur le fait que le secteur du bâtiment représente 43 % des consommations énergétiques annuelles françaises et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre. C’est un secteur qui a encore beaucoup de pistes à explorer et c’est ce qui nous a conduits à nous pencher sur ce marché, forts de nos compétences complémentaires, un énergéticien d’un côté et un spécialiste de la rénovation énergétique de l’autre.
Le groupe Weck évolue sur quatre métiers : la production d’isolant coton biosourcé via une filiale en Espagne (RMT Insulation), la réalisation de travaux (isolation, poêles, pompes à chaleur, panneaux solaires), une activité de bureau d’études thermiques (Wenergy) et une activité de délégataire C2E (Certificats d’économies d’énergie). Nous sommes donc présents sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la rénovation énergétique. Si la partie travaux reste la principale pour nous en matière de chiffre d’affaires, c’est plutôt le bureau d’études thermiques qui se développe le plus rapidement. Wekan est un prolongement commun de ce que nous avons initié au sein de Weck avec Wenergy.
Que va vendre Wekan et quels secteurs vise-t-elle ?
Julien Germain, directeur commercial d'Antargaz : Son ambition est d’être le guichet unique de l’efficacité énergétique. L’entreprise va réaliser à la fois l’audit énergétique, les travaux et la maîtrise d’œuvre. À terme, nous comptons aussi proposer du monitoring des économies d’énergie et du financement des travaux pour couvrir tout le spectre. Sa raison d’être est d’accompagner dans la durée.
Nous ciblons dans un premier temps l’activité tertiaire et les collectivités (mairies, structures sportives, associatives) mais aussi des établissements scolaires ou des Ehpad. On ne s’interdit pas d’aller chercher les industriels à l’avenir, au fur et à mesure de la montée en charge et de l’intégration des compétences à venir.
L’objectif d’Antargaz reste de faire grandir le cœur de son activité, à savoir vendre des gaz liquides. Quels seront les véritables ponts, économiques ou autres, entre les deux entreprises fondatrices et la nouvelle société ?
J. C. : Wekan a vocation à être une entreprise indépendante, y compris dans ses préconisations. Ça reste un bureau d’études avec de la maîtrise d’œuvre et une partie travaux qui proposera des solutions adaptées, qu’elles soient électriques, ENR (renouvelables, NDLR) ou gazières, en fonction de ce qui est pertinent localement. En somme, elle va marcher sur deux jambes : une partie commerciale qui peut adresser une offre nationale, et des bureaux d’études thermiques déjà constitués sur des entités Weck à Bordeaux, Lyon et Paris. À terme, la volonté est de permettre à Wekan d’avoir ses propres capacités d’études.
J. G. : L’avantage d’Antargaz dans cette joint-venture, c’est notre forte maîtrise commerciale et territoriale.
Quelles sont les ambitions de développement de Wekan ?
J. C. : L’activité a démarré. Pour le moment, Wekan regroupe cinq personnes. Nous voulons devenir un leader de l’efficacité énergétique et visons 2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024 et 10 millions en 2027. D’ici trois ans, nous espérons faire grimper l’effectif à une trentaine de personnes. Nous nous structurons pour aller chercher 2 000 prestations par an, du diagnostic à l’accompagnement complet. Nous démarrons l’activité au sein de l’antenne Weck située sur Bordeaux Euratlantique.
J. G. : Dans un second temps, nous souhaitons développer son maillage territorial en essaimant dans des zones intermédiaires, au-delà de Paris et Lyon.
