Travail à temps partagé : Isabelle Lecomte est DRH de 30 entreprises
Témoignage # Ressources humaines

Travail à temps partagé : Isabelle Lecomte est DRH de 30 entreprises

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Après avoir occupé un poste de responsable RH au sein d'une multinationale de 10 000 salariés, Isabelle Lecomte a fait le choix du temps partagé. 30 entreprises font aujourd'hui appel à ses services. Elle témoigne.

Isabelle Lecomte est DRH à temps partagé pour une trentaine d'entreprises en Nouvelle-Aquitaine. — Photo : © Anne Cesbron

Responsable RH au sein d’une multinationale de 10 000 salariés, c’est en 2011 qu’Isabelle Lecomte décide de travailler autrement. À cette période, dans un contexte de baisse drastique des effectifs, elle se prononce contre un licenciement. Cette attitude lui est reprochée et entraîne son lot de déconvenues. Elle claque la porte : « Je souhaitais décider de la politique sociale et non plus la subir ».

Exercer à temps partagé apparaît alors à cette passionnée de droit social comme le bon moyen de rebondir. Armée de son bâton de pèlerin, Isabelle Lecomte trouve ses premiers clients. « J’ai dû lever la barrière des chefs d’entreprise qui redoutaient que j’intervienne chez un concurrent. Ils craignaient les fuites ». La DRH n’a pas souvenir d’autres écueils. Le bouche-à-oreille lui est favorable, « en six mois de temps, j’en vivais ». Son meilleur argument : le long terme. « Ce qui m’intéressait c’était de faire de la récurrence, de bichonner mes clients. Je ne venais pas leur vendre un outil à plusieurs milliers d’euros, pour disparaître l’instant suivant ».

Aujourd’hui, une trentaine d’entreprises lui font confiance, de la TPE à l’ETI de 650 salariés. « Je n’interviens pour certaines d’entre elles qu’une demi-journée par an. Un directeur général de PME fera appel à moi dans le cadre d’un départ en retraite, d’un licenciement ou d’une difficulté à recruter ». Sa casquette de DRH, elle l’arbore de manière plus ostensible, au sein d’une quinzaine d’entreprises. Elle intervient alors quelques heures chaque semaine, en s’adjoignant le reste du temps d’assistants, « mes yeux et mes oreilles (sic) ».

Entre Poitiers et Tarbes, Toulouse et Saintes, entre des laboratoires de santé, des imprimeries, des cabinets d’architectes, des établissements sanitaires et sociaux, la DRH avale des milliers de kilomètres chaque mois. « C’est le prix de la liberté et la garantie d’apprendre chaque jour ». À 51 ans, la DRH nomade, n’imagine plus travailler pour une seule et unique entreprise. « Récemment un client souhaitait me recruter à temps plein. J’ai dû décliner ».

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