Suez : Priorité à la valorisation énergétique dans le Sud-Ouest
# Services

Suez : Priorité à la valorisation énergétique dans le Sud-Ouest

S'abonner
La branche recyclage de Suez (ex Sita) investit massivement pour augmenter la part de la valorisation parmi les déchets récoltés. Et souhaite aussi développer la valorisation énergétique de ces installations. Plusieurs projets verront le jour dans le Sud-Ouest.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Il y a 5 ans, quand Suez recevait une tonne de déchets dans ses usines du Sud-Ouest, 42 % étaient revalorisés. Désormais, le cap des 66 % est en vue. Une progression qui s'explique par de nombreux investissements et une offre en partie remaniée. La branche environnement de Suez exploite cinq centres de tri dans le Sud-Ouest (Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées). À Bayonne, où Suez exploite l'usine de Régène Atlantique, à la pointe dans la séparation et le traitement des plastiques PET, 1,2 million d'euros a été investi pour mettre en place une nouvelle ligne optique. Une stratégie également à l'oeuvre pour la gestion des déchets industriels. C'est ainsi que Suez a implanté chez son client Labeyrie une installation de pressage de polystyrène. Ou qu'il a ouvert il y a quelques mois un site de recyclage et de valorisation des matelas à Langon.

Utiliser le pouvoir calorifique des déchets

Pour Suez, l'enjeu est également de gérer au mieux les déchets non valorisables. « Nous exploitons quatre sites d'enfouissement dans le Sud-Ouest, qui ne constituent pas une priorité d'investissement », explique Patrick Tréfois, Dg. Suez vient d'être renouvelé pour 20 ans sur le centre de stockage de Clérac (17). Il y est prévu l'installation d'une unité de préparation de CSR (Combustible Solide de Récupération) à partir de la fraction à fort pouvoir calorifique des déchets non recyclables et déchets industriels banals. Il s'agit d'une valorisation énergétique : ces combustibles sont notamment utilisés par des industriels spécialisés, dont les cimenteries.

Biogaz
Suez dispose également de centres d'enfouissement à Milhac (24), Amailloux (79) et Sommières du Clain (86). « Ces sites demeurent des outils importants que nous souhaitons valoriser avec du biogaz, déclare Patrick Tréfois. C'est ainsi que Suez alimente en énergie l'usine AGS de Clairac. Mais nous souhaitons aller plus loin et une réflexion est en cours sur la transformation du méthane pour alimenter les véhicules en carburant ». La valorisation énergétique est l'un des enjeux majeurs de Suez pour les prochaines années. À Bordeaux, l'unité de valorisation énergétique Astria doit ainsi alimenter le quartier Saint-Jean-Belcier dans le cadre du projet Euratlantique. Un investissement de 2,4 millions d'euros est prévu dans l'usine afin de produire du chauffage pour 3.700 habitants. « Nous allons utiliser l'énergie fatale dont nous disposons à Bègles Astria, explique le Dg région Sud-Ouest de Suez. Nous pourrions également utiliser un reliquat d'énergie fatale pour mettre en oeuvre un projet de biométhanisation sur la station d'épuration voisine ». Reste le feu vert de Bordeaux Métropole. À Bessières (31), un investissement de 18 millions d'euros doit permettre la construction de 10 ha de serres chauffées par l'incinérateur de déchets de Suez. La société maraîchère qui finance la majorité du projet, entend récolter 4.000t de fruits et légumes chaque année.

Réseau de chaleur
Ce modèle pourrait être dupliqué à Rosiers-d'Égletons (19), où une consultation est en cours pour l'exploitation de Corrèze Incinération. Suez espère renouveler son contrat et propose, en plus d'un projet de construction de serres, l'alimentation du réseau de chaleur de Brive. Pour la branche environnement de Suez, le secret de la plus forte valorisation des déchets a également consisté à faire évoluer l'offre. « Nous apportons de plus en plus un rôle de conseil pour permettre à nos clients de produire moins de déchets », déclare Patrick Tréfois. Une stratégie qui se développe notamment grâce à de nouveaux outils informatiques. On peut ainsi citer les bacs de collecte connectés, qui permettre d'avoir une information très précise de la production de déchets. « Nous devons aller vers la numérisation de notre métier, explique Patrick Tréfois. L'idée est d'industrialiser notre process de l'offre commerciale qui propose un prix en fonction de la quantité et de la qualité de matière à valoriser, jusqu'au site de production où il faut contrôler que les déchets qui arrivent, sont conformes au contrat ».

Yann Buanec

Suez (recyclage et valorisation Sud-Ouest)


(Canéjan)
Dg : Patrick Tréfois CA 2014: 266 millions d'euros 1.400 salariés 05 57 26 02 02 www.sita.fr

# Services