L'entreprise basque Sodium Cycles, qui conçoit et produit une moto électrique made in France, veut élargir sa gamme de deux-roues dans les mois à venir. Pour développer un nouveau modèle plus puissant de sa "Xubaka" dès 2023, le fabricant installé à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) fait le choix d'ouvrir son capital et cherche à lever environ un million d'euros avant la fin de l’année.
“L’objectif est de sortir un modèle équivalent 125 cm3 homologué, prêt à être commercialisé en juillet ou août 2023”, précise Benoît Marty, l’associé fondateur de Sodium Cycles. Ce modèle viendra s’ajouter au modèle existant, la Xubaka équivalent 50 cm3, commercialisée depuis début 2022.
Benoit Marty planche sur le projet depuis février 2018, au moment où il est entré à l’incubateur de l’école d’ingénieurs Estia, à Bidart. Il a été rejoint plus tard dans le projet par son associé, Pierre Palueau, qui est entré au capital de Sodium Cycles en juin 2020. Ils sont aujourd’hui trois à travailler sur sur le projet “Xubaka” - les deux associés et un salarié. L’objectif, avec la levée de fonds en cours, est aussi d’agrandir l’équipe, afin d’être huit personnes au total.
Des débuts prometteurs
Avant de pouvoir commercialiser le premier modèle de moto électrique, il a fallu à Sodium Cycles lever les fonds nécessaires à la production, “quelques centaines de milliers d’euros” selon Benoît Marty, mais aussi obtenir les homologations nécessaires. “La Xubaka est aujourd’hui homologuée dans les 27 pays de l’Union européenne et au Maroc”, décrit le dirigeant. Depuis début 2022, 60 motos ont été commandées. “Nous avons dépassé les 300 000 euros de chiffre d’affaires au premier semestre 2022, se réjouit le chef d’entreprise. Nous espérons atteindre un demi-million d'euros cette année en vendant une centaine de véhicules, et le but serait de multiplier le chiffre d’affaires par deux ou par trois pour arriver à 1 million ou 1,5 million d’euros en 2023.”
L’un des leviers des ventes du début d’année a été la présence de l’entreprise au salon international Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas début 2022 (pour la troisième année consécutive) et les retombées médiatiques qui ont suivi, selon Benoît Marty.
Un véhicule propre et léger
Si les scooters électriques sont nombreux, le marché de la moto électrique fabriquée en France est encore à conquérir. Celle de Sodium Cycles de 50 m3 au design vintage inspiré des années 70 permet d’effectuer surtout de petits trajets, l’autonomie étant de 45 km. Elle est assemblée en France à partir de de pièces françaises à 85 %. “Le but est d’avoir un véhicule propre et léger qu’on peut fabriquer en France”, indique Benoît Marty.
Pour la future 125 cm3, Sodium Cycles a l’intention d’aller plus loin avec 100 % de pièces fabriquées en France, dont la batterie (aujourd'hui fabriquée en Asie). Pour l’instant, les clients sont des particuliers mais aussi de grands hôtels ou organismes de tourisme, qui acquièrent des motos électriques pour leurs clients. La plupart est basée dans le grand Ouest, souligne le dirigeant, mais des ventes ont également été conclues ailleurs en France, ainsi qu’en Angleterre, en Allemagne et en Suisse.
