Sabena Technics sur le point de perdre la maintenance des Falcon de la Marine
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Sabena Technics sur le point de perdre la maintenance des Falcon de la Marine

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Le Ministère des armées pourrait attribuer la maintenance des Falcon de la Marine à une société suisse, à capitaux américains. Cette décision aurait des conséquences sur l'emploi, sur les sites Sabena Technics de Mérignac (Gironde) et Dinard (Ille-et-Vilaine). Et aurait, au contraire, des répercussions positives en Alsace.

La maintenance des Falcon de la Marine mobilise une centaine de salariés sur le site de Mérignac (850 salariés) — Photo : Sabena technics

C’est Alain Anziani, le maire de Mérignac, où est située la plus importante usine française du groupe Sabena Technics (3 000 salariés, 520 M€ de CA en 2020), qui a officialisé la nouvelle : le spécialiste de la maintenance aéronautique a été écarté d’un appel d’offres pour la maintenance des Dassault Falcon 200 et Dassault Falcon 50 de la Marine nationale. Un marché qui représente "actuellement pour la société mérignacaise un chiffre d’affaires annuel de 40 millions d’euros et mobilise une centaine d’emplois", affirme Alain Anziani dans un communiqué. Selon nos confrères d’Ouest France, 60 emplois seraient également menacés en Bretagne, dans l’usine de Sabena située près de Dinard.

Fin 2020, la ministre des Armées Florence Parly s’était pourtant rendue sur le site de Dinard pour assurer le groupe aéronautique français du soutien du gouvernement. Elle s’était alors engagée sur des commandes anticipées auprès de l’entreprise (sur une enveloppe globale de 600 M€ destinée à financer d’autres projets d’entreprises de la filière).

L’offre de Sabena de loin "la moins bonne"

Le contrat serait attribué à l’entreprise américano-suisse Jet Aviation. "Dans le cadre du renouvellement de l’entretien des Falcon de la Marine Nationale utilisés en métropole et en Polynésie française, l’offre de Sabena est de loin la moins bonne", affirme le ministère des Armées. "En termes financiers, elle est significativement plus chère et ainsi pèserait beaucoup plus sur les deniers publics. En termes de performance, elle présente des objectifs de disponibilité des matériels plus réduits, alors que le ministère a fait du maintien en condition opérationnelle de ses équipements une priorité".

Jet Aviation est déjà en charge de la maintenance de Falcon gouvernementaux, avec une activité sur la base aérienne de Vélizy-Villacoublay et à Bâle Mulhouse. "Les emplois et l’activité resteraient localisés en France, sur le même site en Polynésie française, et rejoindraient l’est de la France, sur l’aéroport de Bâle Mulhouse en métropole", insiste le ministère.

Contradictoire avec l’esprit du plan de relance

Mais ces justifications ne satisfont pas le maire de Mérignac, où le tissu économique, historiquement lié à l’industrie aéronautique, est fortement touché par la crise sanitaire. "Dans un contexte où l’État ne cesse de rappeler la nécessité d’une souveraineté industrielle française, il est incompréhensible de contribuer à la fragilisation de nos entreprises les plus dynamiques, déjà fortement touchées par l’effondrement de l’activité aéronautique. De plus, une telle décision serait totalement contradictoire avec l’esprit du plan de relance aéronautique présenté par le gouvernement en juin dernier", alerte Alain Anziani.

Sabena Technics - qui n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet - dispose de recours avec une capacité de contester la décision prise dans le cadre d’un appel d’offres public et transparent. Ce n’est qu’à l’issue de ces recours éventuels que sera désigné le vainqueur de l’appel d’offres.

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