Charente-Maritime
PH Tech lève des fonds pour son projet de reconstruction mammaire sans silicone
Charente-Maritime # Santé # Biotech

PH Tech lève des fonds pour son projet de reconstruction mammaire sans silicone

S'abonner

Le groupe PH Tech, spécialisé dans les implants chirurgicaux et l'ingénierie tissulaire, a bouclé une levée de fonds de 5 millions d'euros. Il développe un projet de reconstruction mammaire sans silicone et ambitionne de conquérir le marché américain.

Meccellis biotech fabrique des implants biologiques à base de derme porcin — Photo : PH Tect

Première étape validée. En novembre, la PME rochelaise PH Tech (13 salariés, 3 M€ de CA), holding regroupant Meccellis Biotech et Apha Biomat, a levé 4,9 millions d’euros auprès d’Océan Participations (déjà présent au capital) et Volney Développement, deux fonds filiales du Crédit Mutuel, du réseau de business Angels picto-charentais Synergence et du fonds régional Nouvelle-Aquitaine-Co-Investissement. Meccellis, société originelle créée en 2011 par un duo d’ingénieurs, soutient l’opération à hauteur de 3 millions d’euros supplémentaires.

Reconstruction mammaire

L'entreprise développe depuis 2011 des implants chirurgicaux biologiques à base de derme porcin. Elle a développé trois implants : Cellis dédié à la reconstruction des tissus mous à l’intérieur de la paroi abdominale, Celis Dental pour la chirurgie dentaire et Cellis Breast, une matrice dermique pour envelopper des prothèses et destinée à la reconstruction mammaire. "La chirurgie mammaire a permis de développer de nouvelles procédures chirurgicales, on peut envelopper l’implant en silicone avec notre implant biologique et le placer sous le muscle pectoral pour le faire tenir comme un soutien-gorge interne. C’est une opération plus courte qui nécessite moins de dissections et cause moins de problèmes", assure Anthony Peres, cofondateur de Meccellis.

La société sœur de Meccellis, Apha Biomat (créée en 2021) est le moteur de la levée réalisée par PH Tech. "Nous cherchions à ajouter un élément à notre implant biologique pour qu’il ait une structure en 3D. Nous avons voulu nous passer de plastique et développer un polymère spécifique". Ce polymère, le P4HB, "se dégrade en composants monomères déjà existants dans le corps humain. Nous souhaitons remplacer l’implant en silicone par un implant biologique qui aura la capacité de régénérer le tissu de la patiente pour recréer un sein naturel", poursuit le responsable.

Ambitions américaines

Le projet est baptisé Xenopha (contraction de xénogreffe et P4HB) et vise une mise sur le marché européen "d’ici quatre ou cinq ans". Il est soutenu par des subventions de la région, du FEDER, de BPI France et de Territoires d’Industries. Pour le réaliser, Meccellis va agrandir ses locaux de 200 à 300 m2 pour créer une ligne de fabrication du biopolymère. "Le processus industriel de montage des prothèses, couplées à nos matrices, sera fait ici, de même qu’une activité de cuverie pour purifier le P4HB". L’investissement en machines est évalué à 2 millions d’euros, et PH Tech prévoit de recruter sept personnes d’ici à trois ans.

Meccellis, qui fait appel à des distributeurs pour vendre ses produits sur un marché européen représentant 50 % de son chiffre d’affaires, a déjà les yeux rivés vers les États-Unis. À moyen terme, l'entreprise souhaite s'implanter durablement sur le marché américain "plus facile à pénétrer face au durcissement de la réglementation européenne sur les implants". Elle travaille avec Business France pour développer sa présence sur place et espère obtenir un agrément pour y distribuer Cellis en 2023, avant une levée de fonds "plus importante, de l’ordre de 50 millions d’euros, pour agréer Xenopha", révèle Anthony Peres. PH Tech espère atteindre un chiffre d’affaires de dix millions d’euros "dans quatre ou cinq ans".

Charente-Maritime # Santé # Services # Biotech # Levée de fonds # Innovation