C’est pour ne pas laisser sur le bord du chenal son port de pêche artisanale, le premier de Charente-Maritime et le septième au niveau national, que le Département de Charente-Maritime a décidé en 2016 d’entreprendre de lourds aménagements sur le port de la Cotinière, à Oléron. Un investissement de 60 millions d’euros nécessaire pour conforter la poursuite de l’activité de toute la filière pêche sur l’Île d'Oléron et dans l’ensemble du département.
Les nouveaux aménagements, inaugurés mi-septembre, ont consisté notamment à une remise aux normes sanitaires. "L’ancienne salle de ventes, érigée dans les années 70, était devenue obsolète. L’État nous autorisait des dérogations quant aux normes sanitaires mais cela ne pouvait plus durer très longtemps", souffle Nicolas Dubois, le directeur du port de la Cotinière.
Une nouvelle halle à marée
Un troisième bassin à flot de 4,3 hectares, deux digues de protection et un nouveau chenal ont été creusés. Une tour de glace de 18 mètres de haut ainsi qu'une zone de débarquement de plus de 100 mètres de long pour optimiser le retour des produits de pêche et le stationnement des bateaux ont également été réalisés. La halle à marée de 1 000 m² abritera les activités de mareyage et la nouvelle criée qui peut désormais confortablement débarquer 5 200 tonnes de poissons par jour.
Un chantier titanesque réalisé en six ans dans le cadre d’un partenariat public-privé avec le groupe Vinci, et soutenue financièrement par l’État (1,3 million d'euros), l’Europe (8,4 millions d'euros) et la Région Nouvelle-Aquitaine (1,5 million d'euros). Et une bouffée d’air pour les marins, les acheteurs et tous les métiers qui interviennent sur le port.
Baisse des quotas
Avec un chiffre d’affaires de 25 millions d'euros en 2021, en progression de 11 %, le port de la Cotinière contribue à l’activité économique de l’île d'Oléron et de la Charente-Maritime. "Le port représente 700 emplois directs, dont 100 acheteurs présents sur les deux ventes quotidiennes, sans compter les emplois indirects. C'est le poumon économique majeur de l’Île d’Oléron", rappelle Nicolas Dubois. "Les études socio-économiques établissent qu’un emploi en mer génère trois emplois à terre", poursuit-il.
Une manne financière non négligeable mise quelque peu à mal au début de l’année 2022, après qu’une directive européenne est venue annoncer la baisse des quotas sur la pêche de la sole dans le golfe de Gascogne. "Cela représente une perte pour le port que nous estimons autour de 3 millions d'euros, soit un recul de 7 % du chiffre d’affaires estimé pour 2022 et des bateaux mis à l’arrêt", pointe le directeur. "Nous nous en tirons bien car, toute espèce confondue, le prix du kilo de poisson a augmenté, en passant de 6,55 euros en 2021 à 7,18 euros aujourd’hui, avec une baisse des volumes pêchés de 15 %", relativise le responsable du port oléronais.
