C’est à Boé, à quelques kilomètres d’Agen que Mohammed Trabelsi, le dirigeant de Nateo, qui détient une licence de l’entreprise francilienne Orak pour la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie pour recycler ses moquettes, a décidé d’implanter son CRRST (Centre Régional de Réemploi de Moquettes). "J’ai essayé de chercher un local à mi-chemin entre Bordeaux et Toulouse", explique le chef d’entreprise, qui navigue entre les deux territoires. L’achat de ce local de 1 500 m2 devrait être finalisé au mois de juin 2022. Un showroom de 400 m2 permettra "d’exposer des produits neufs réemployables et des moquettes d’occasion", ajoute-t-il. Un investissement de 400 000 euros pour lancer cette nouvelle activité, aux côtés de celle de nettoyage de sols textiles et de meubles. Cette première activité de nettoyage, Nateo l’exerce depuis 2017, lorsque la SASU a conclu un contrat de licence avec la société Orak, qui lui fournit le savoir-faire et le matériel nécessaire.
Coller aux obligations RSE
La diversification vers le réemploi et le recyclage devrait permettre à l’entreprise néo-aquitaine de doubler son chiffre d’affaires. De 135 000 euros de chiffre d’affaires actuellement, avec 5 000 euros de résultat, Nateo devrait passer à 400 000 euros de chiffre d’affaires d’ici trois ans, si les prévisions sont bonnes. Mohammed Trabelsi est optimiste : "le fait d’avoir une solution prête à l’emploi intéresse les entreprises, notamment au regard de leurs obligations RSE. On se trouve dans un système propice au réemploi." Cette nouvelle offre s’adressera à la clientèle actuelle de Nateo : le secteur tertiaire, les institutions et l’hôtellerie principalement. Parmi les clients habituels du licencié, on retrouve notamment l’aéroport de Pau, le Novotel Bordeaux Lac, le Hilton de Bordeaux, le Courtyard Marriott de Toulouse ou encore Bordeaux Métropole Énergie.
Le modèle parisien
En s’intéressant à cette nouvelle activité, Mohammed Trabelsi suit le chemin pris par le siège d’Orak, situé en Île-de-France, qui a développé, depuis 2020, le réemploi de dalles de moquette aux côtés de son activité première de nettoyage de sols textiles et de meubles en tissu. Nicolas Loheac, le fondateur d’Orak, a eu cette idée au cours du premier confinement. "Nous nous sommes rendu compte que personne ne bougeait pour mettre en place les moyens nécessaires pour le recyclage et le réemploi des sols textiles. Nous nous sommes dit que ce serait intéressant de lancer une offre globale avec notre savoir-faire sur la maintenance et de pouvoir orienter le client sur le réemploi", raconte Nicolas Loheac.
En 2021, l’activité de recyclage et de réemploi en cours de lancement est restée marginale par rapport à l’activité globale d’Orak, mais depuis le début de l’année 2022, elle représente 16 % du chiffre d’affaires. "On estime que cette année, on devrait atteindre entre 500 000 et 600 000 euros, soit environ 20 % du chiffre d’affaires qui devrait se situer entre 2,8 et 3 millions", ajoute le fondateur d’Orak. De belles perspectives donc pour l’antenne néo-aquitaine.
