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Medef Gironde : « Ce n'est pas le moment d'opposer petits commerçants et grandes surfaces »
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Franck Allard président du Medef Gironde Medef Gironde : « Ce n'est pas le moment d'opposer petits commerçants et grandes surfaces »

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Les commerces de proximité seront des victimes collatérales de l'épidémie de Covid-19, s'alarme Franck Allard, président du Medef Gironde. Mais selon lui il est pourtant contre-productif d'opposer les petits commerces aux grandes surfaces.

Franck Allard, président du Medef Gironde. — Photo : Medef

Comment les entreprises de Gironde abordent-elles ce second confinement ?

Franck Allard : La colère gronde. Nous observons une différence de traitement importante entre les commerçants. On demande aux petits commerçants de fermer boutique alors que les mêmes produits sont vendus dans les grandes surfaces qui, elles, restent ouvertes. C’est très injuste. Il ne s’agit pas pour nous de demander la fermeture des grandes surfaces mais nous demandons à ce que soit mis en place un "modus operandi" afin que tous les commerçants puissent continuer à accueillir du public, tout en garantissant la sécurité de tous. Il ne serait pas compliqué d’édicter quelques règles de fréquentation des magasins en fonction de la surface disponible. Les entrepreneurs sont responsables et l’ont toujours été, faisons-leur confiance !

Quant aux diverses initiatives de "click & collect", ce système n’est pas accessible à tous, il faut mettre en place une infrastructure informatique adaptée, cela ne se fait pas du jour au lendemain.

Le gouvernement a annoncé que certains rayons de supermarchés, ceux dédiés aux livres ou au maquillage par exemple, seraient inaccessibles. Pensez-vous que ce soit une mesure efficace ?

Il n’est pas cohérent de fermer des rayons indispensables. Il existera toujours une échappatoire pour le consommateur, surtout avec des plateformes d’e-commerce de type Amazon. C’est d’ailleurs le seul grand gagnant de ces mesures. Surtout je pense que ce n’est pas le moment d’opposer les petits commerçants et les grandes surfaces, il faut être unis.

À l’approche des fêtes de fin d’année, votre inquiétude grandit-elle ?

Lors du premier confinement, les secteurs du tourisme, de la restauration, de la culture ont été particulièrement touchés. Aujourd’hui ce sont les commerçants qui commençaient à préparer les fêtes de fin d’année qui sont menacés. On leur a demandé de fermer alors qu’ils venaient de recevoir leurs stocks pour cette période. Ils ne subsisteront pas s’ils doivent tout écouler en soldes après Noël. C’est aussi l’activité de nos centres-villes qui est en jeu pour éviter que tous ces commerces ne disparaissent à la fin du confinement.

Les entreprises se plient-elles facilement aux exigences de télétravail ?

Dès que le télétravail est applicable, oui. Les entreprises du secteur tertiaire ont bénéficié d’un entraînement avec le premier confinement. On est tout à fait équipé pour maintenir une continuité dans nos activités. Les réseaux internet ont prouvé qu’ils étaient solides. Le télétravail, c’est la parade au virus pour casser cette spirale infernale.

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