
Bien qu’il rêve de voir un jour ses produits sur les étals du Bon Marché à Paris, Emmanuel Geoffroy, le patron de Sodiporc, compte déjà asseoir sa marque Maître Cochon dans sa zone de prédilection, le nord de la Nouvelle-Aquitaine, et accroître fortement son chiffre d’affaires dans les années à venir. Sa stratégie : mettre les bouchées doubles et augmenter la production de ses conserves grâce à un nouvel atelier attendu l’an prochain.
Le bâtiment abritera une nouvelle ligne de production destinée à ce qui fait aujourd’hui la renommée de la marque : des conserves de viande de porc 100 % néoaquitains, et des recettes de pâtés, saucisses et plats préparés typiques de la région. Distribués essentiellement dans les épiceries et les grandes et moyennes surfaces, ces produits transformés constituent l’activité principale de l’entreprise, née il y a cinquante ans avec trois salariés (75 aujourd’hui) autour de la vente au détail de morceaux de porc issus d’élevage régionaux.
La mécanisation en soutien
"Notre objectif est d’augmenter notre volume de production pour passer des 21 millions d’euros de chiffre d’affaires prévus en 2023 (19,3 M€ en 2022) à 26 millions d’ici 5 ans", explique le PDG. L’entreprise va s’agrandir sur 1 200 m2 de foncier lui appartenant. "Grâce à cette nouvelle unité, nous allons réaffecter les surfaces, rénover certains espaces afin que les équipes puissent travailler dans des conditions de travail optimales", poursuit le PDG. Ces nouveaux outils "ne remplaceront pas l’humain", assure-t-il. La mécanisation interviendra "en soutien de l’homme" sur les tâches ingrates répétitives, sans valeur ajoutée, comme la mise en barquette. "Pour le reste comme la transformation pure ou la manutention, le savoir-faire de l’humain reste important", explique le patron. Les postes liées à la préparation de commande seront notamment appuyés par de nouveaux outils informatisés et digitaux, pour lesquels l’entreprise a reçu une enveloppe régionale d’aide au numérique.
6 millions d’investissement
Les salariés concernés par l’évolution de leur poste sont formés en interne, avec à la clé promotion et montée en compétence. L’enseigne mise sur l’évolution de ses forces vives. "Leur savoir-faire fait la valeur de l’entreprise", assure le patron. Il prévoit de recruter quand les futurs locaux seront opérationnels, au printemps 2024, mais "pas avant que les salariés n’aient bien intégré les changements et qu’ils se sentent à l’aise avec les nouveaux fonctionnements et outils". Emmanuel Geoffroy compte embaucher trois nouveaux salariés affectés à la préparation de commandes et au conditionnement.
Pour financer cette transition à 6 millions d’euros, Sodiporc investit ses fonds propres, épaulés d’un prêt bancaire et d’aides des collectivités et de l’État. Ces dernières représentent un quart du budget total, avec le plus gros de l’apport issu du plan France Relance. L’entreprise bénéficie également d’une enveloppe de 500 000 € du Fonds européen de développement régional (Feder) et de 100 000 € du Grand Angoulême. La Carsat a également mis la main à la poche.