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L’inflation pousse Vinea Énergie à changer de modèle économique
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L’inflation pousse Vinea Énergie à changer de modèle économique

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La jeune société Vinea Énergie, qui transforme les ceps de vigne en énergie renouvelable, a été contrainte de changer son modèle économique. Pour faire face à l’inflation, le ramassage de sa matière première destinée à la transformation, auparavant gratuit, est désormais facturé.

Contrainte face à la hausse du prix des carburants, Vinéa Énergie a décidé de monétiser son service de ramassage — Photo : Vinéa Énergie

L’inflation comme un couperet : la société girondine Vinea Énergie, spécialisée dans la transformation de produits de la vigne en énergie renouvelable a dû revoir son modèle économique au risque de devenir déficitaire. Et se trouve obligée de rendre payant son ramassage de ceps de vigne auprès des viticulteurs à partir de ce mois de juin.

Le ramassage devient payant

La société, contrainte de fermer ses portes mi-mars, n’a repris l’activité qu’en début de semaine. "Cette fermeture était due à une hausse significative du prix des carburants", précise Alice Shaw, cofondatrice de la société girondine qui fait appel aux camions de GT Solutions pour transporter les pieds de vigne, auparavant destinés au brûlage, vers ses plateformes de traitement.

Pour rebondir, "faire évoluer l’ancienne gratuité du service était le seul levier pour le maintenir", affirme la responsable. La gratuité de la collecte était avant tout une mesure de revalorisation incitative pour les viticulteurs locaux. Aujourd’hui, le service passe à 350 euros hors taxe par benne collectée. "Nous nous sommes inspirés des prix pratiqués sur le ramassage des déchets verts et différentes prestations viticoles, comme l’arrachage par exemple, pour rester cohérents et compétitifs. Nous avons aussi défini un tarif minimum pour garantir une rentabilité économique".

Nouvel équilibre économique

Résultat : le tri entre les ceps et les piquets, auparavant imposé, n’est plus nécessaire. "Le tarif inclut aussi le coût d’une personne sur site qui va se charger du tri. Nous voulions aller vers un service clé en main et nous nous sommes rendu compte que nous avions trop d’exigences par rapport aux contraintes des vignerons sur le terrain", poursuit Alice Shaw.

Vinea Énergie a donc mis de l’eau dans son vin, mais ce changement de modèle a aussi bousculé son équilibre économique, reposant sur une importante économie d’échelle. "Nous visions la collecte de 15 à 20 % du gisement pour atteindre un équilibre économique, nous n’aurons plus besoin de collecter que 5 à 8 % pour être rentables". Pour l’instant basé sur un prix unique, le modèle ne s’interdit pas d’essaimer vers d’autres offres plus spécifiques dans les prochains mois.

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