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L’exposition Monet annulée, le musée Mer Marine se défend
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L’exposition Monet annulée, le musée Mer Marine se défend

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Coup de théâtre. Le Musée Mer Marine du promoteur bordelais Norbert Fradin devait ouvrir ses portes le 15 juin avec une exposition dédiée au peintre Monet. Celle-ci a été annulée par le musée « prêteur » Marmottan Monet, dirigé par Patrick de Carolis. Explications.

Les espaces d’exposition permanente du musée Mer Marine en chantier, ouvriront début 2019. — Photo : Anne Cesbron

La nouvelle est tombée le 1er juin, à deux petites semaines seulement de l’ouverture du musée Mer Marine à Bordeaux. Coup de semonce pour Norbert Fradin, promoteur et créateur du musée Mer Marine, « C’est un choc. Je regrette profondément cette décision, que je trouve injustifiée et presque injuste ». Et pour cause : Marmottan, le musée prêteur, a brutalement dénoncé le contrat, déclarant n’avoir pas eu toutes les garanties nécessaires à la venue des 57 chefs-d’œuvre du maître impressionniste.

L’institution dirigée par Patrick de Carolis regrette la non-présentation de certificats d’assurance : « N’ayant pas reçu les documents à date, le musée Marmottan Monet a été contraint d’annuler, pour la première fois de son histoire. Ce constat fait suite à de nombreuses mises en garde afin de faire respecter les conditions de prêts formulées dans le contrat ».

« L’outil est fonctionnel »

L’éconduit se défend et fait savoir qu’il tient à la disposition de tous les gages de sa bonne foi. Son équipement, tout juste sorti de terre, rue des Étrangers, à quelques encablures des bassins à flots du quartier Bacalan, est bel et bien aux normes. Preuve en est, selon Norbert Fradin, l’assureur Axa Art a validé les installations, préalable à l’assurance des œuvres. Autre feu vert, celui de la préfecture, laquelle aurait accordé ses certificats de sécurité et sûreté dans le cadre notamment des travaux et équipements prévus par les sociétés CEME et Nexecur.

La première, de Floirac, spécialisée en génie climatique et électrique, ETI dont le siège est à Nantes, est formelle : « L’outil est aujourd’hui fonctionnel. En termes de traitement d’air, de régulation de la température, il est au niveau de ce qui se fait de mieux », atteste Olivier Athanase, directeur région Ouest de CEME, qui rappelle l’expérience de son entreprise en matière de « salle blanche ».

« Un niveau de sécurité digne d'une banque »

Selon lui, la salle d’exposition temporaire aurait reçu les mêmes égards qu’un laboratoire ou qu’un hôpital, les questions de gestion des flux de public et de surveillance des œuvres étant quant à elles réglées par Nexecur, entreprise de Canéjan. « Le niveau de sécurité est celui que réclame une banque ou tout autre site à hauts risques », indique pour sa part Frédéric Foy, conseiller en sécurité et télésurveillance.

Marmottan rétorque en citant un rapport d'expertise réalisé suite à la visite de l'équipement le 17 mai et égrène les manquements. Ainsi plusieurs erreurs de conception auraient été constatées, « notamment le quai de déchargement inaccessible aux semi-remorques obligeant de décharger une partie des caisses sur la voie publique et un monte-charge trop petit pour acheminer les plus grandes caisses dans l’espace d’exposition situé au premier étage ».

Quoi qu’il en soit, l’investissement engagé par le musée Mer Marine serait d’environ 500 000 €, « des débours secs, sans parler des manques à gagner », regrette Norbert Fradin qui annonce avoir d'ores et déjà remboursé les milliers de billets prévendus.

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