Avec ses logiciels de gestion de la relation clients, Sellsy, une PME basée à La Rochelle, ne connaît pas de vents contraires. Et pour cause. Dominé par l’américain Salesforce, le marché français des logiciels CRM est mature au niveau des grandes entreprises et des ETI. À la faveur de la crise sanitaire, les études de marché montrent un regain d’intérêt des TPE et PME à l’égard de ces solutions qui permettent aux entreprises de gérer l’ensemble du cycle de ventes, de la prospection commerciale à la facturation et au reporting. Or, "80 % des PME ne sont pas ou faiblement équipées d’outils de gestion de la relation client", éclaire Alain Mevellec, PDG et fondateurs de Sellsy, aux côtés de Frédéric Coulais.
Cet éditeur de logiciels CRM installé à La Rochelle depuis sa création en 2009 est justement spécialisé dans le marché français des TPE et PME. Pour capter ce marché d’ampleur rendu prometteur avec l’accélération de la digitalisation des entreprises depuis le déclenchement de la crise sanitaire, l’entreprise rochelaise a levé des fonds en janvier dernier.
Cap vers les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires
La société de capital-investissement américaine Providence Strategic Growth (PSG), spécialisée dans les logiciels B to B, est entrée au capital, apportant 55 millions d’euros. Le management de l’entreprise rochelaise demeure majoritaire.
Cette opération doit permettre d’accélérer la croissance de Sellsy. L’ambition est de devenir le leader européen du marché. L’entreprise vise 100 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2026, contre quelque 7 millions d’euros pour l’année écoulée. Dans le même temps, les effectifs devraient être portés de 100 à 300 personnes. Le plan de recrutements, en cours, concerne principalement des postes dans le marketing et le support client.
Pour se développer, Sellsy compte aller chercher de nouveaux clients, toujours en se concentrant sur le marché des TPE et PME – le rochelais revendiquant aujourd’hui 6 000 clients. "Avec ce recrutement massif, on va cibler des entreprises qui ne font pas de recherches sur Google pour nous trouver", évoque Alain Mevellec. Cette recherche va viser principalement les distributeurs de logiciels, mais pas seulement. "Notre ADN a toujours été les start-up internet par lequel les gens s’inscrivent. Maintenant, on réfléchit à de la prospection indirecte, car il y a des relais dans nos réseaux, des partenaires qui peuvent être intéressants", explique le dirigeant rochelais.
Allemagne, Italie et Espagne
Sellsy ne compte ainsi plus se limiter au marché français. C’est le marché européen qui est désormais visé. Et plus particulièrement l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. La raison tient à une configuration d’équipement des entreprises identique à celle de l’Hexagone. "On a dans ces pays une valeur à apporter, plutôt que d’aller en Grande-Bretagne où le marché est saturé par des concurrents américains et anglais", précise le dirigeant. Et pour atteindre la place de leader européen, le dirigeant de Selssy n’exclue aucune piste. "Cela pourrait passer par des acquisitions", dévoile, un peu, Alain Mevellec.
