Belle année 2016 pour Ceva Santé Animale. Le laboratoire vétérinaire installé à Libourne (Gironde), présent dans 110 pays et qui emploie plus de 4 500 personnes dont 1 300 en France, a réalisé l’an dernier 912 millions d’euros de chiffre d’affaires, en progression de 10% par rapport à 2015. Ceva Santé Animale est désormais le sixième laboratoire mondial et le n°1 français. « Nous réalisons 90% du chiffre d’affaires à l’international, précise Marc Prikazsky, le P-dg. Nous sommes forts sur la zone Afrique, Moyen Orient, Turquie, Russie (25% du CA), mais également en Amérique du Nord (20%), et en Asie et Amérique latine (10% chacun). L’Europe et la France représente encore tout de même un tiers du CA. » Spécialisé dans la recherche, le développement, la production et la commercialisation de médicaments et de vaccins pour les animaux, les marchés des animaux de compagnie et de la volaille représentent respectivement 30% et 40% de ce chiffre d’affaires.
Cinq acquisitions en 2016
Ces très bons résultats sont le fruit d’une stratégie de croissance externe très dynamique. Le laboratoire libournais a réalisé pas moins de cinq acquisitions l’an dernier. En France Ceva Santé Animale a racheté Biovac à Angers, spécialisé dans la fabrication d’autovaccins pour les filières porc et volaille, et ID projet dans le Finistère, une PME spécialiste de l’autonomisation des couvoirs dont Ceva veut faire un leader mondial. À l’international, le laboratoire libournais a mis un pied en Inde où il n’était pas présent, en faisant l’acquisition du laboratoire Polchem. « L’Inde est un pays stratégique notamment sur le marché de la volaille, c’est le 5e producteur mondial et il enregistre une demande croissante de vaccins aviaires, précise le P-dg. Par ailleurs l’Inde est également un grand producteur de lait. » Autre acquisition majeure à l’international : le rachat au Brésil des laboratoires Hertape et Inova, 50 millions d'euros de chiffre d’affaires à eux deux. Ceva y devient le 5e laboratoire du pays et ambitionne d’être le spécialiste mondial de la vache laitière grâce à son arrivée sur le marché des vaccins ruminants.
Enfin fin janvier, l’Europe a validé le rachat d’un portefeuille de produits Mérial suite au rachat de ce laboratoire par Boehringer Ingelheim. Cela va permettre à Ceva d’accélérer sur le marché mondial des vaccins porcins et de développer sa gamme de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens.
36 million d'euros d’investissement en France
« L’enjeu sur 2017 est de consolider ces acquisitions et de poursuivre notre croissance vertueuse, explique Marc Prikazsky. Nous ferons sans doute de nouvelles acquisitions notamment en Asie. Surtout nous allons aussi investir massivement - 90 millions d'euros - dans nos outils industriels. 36 millions d’euros seront directement investis en France : 23 millions d’euros à Libourne pour construire un espace de stockage pharmaceutique et augmenter la capacité de production stérile ; 7,5 millions d’euros à Laval pour créer un campus animaux de compagnie sur le site de Sogeval ; 6 millions d’euros à Loudéac pour installer une nouvelle ligne de production de produits dermatologiques destinés également aux animaux de compagnie et enfin entre 4 et 5 millions d’euros à Angers pour doubler la capacité du site Biovac. » Des investissements sont également prévus sur le site hongrois et au Brésil. Le groupe consacrera aussi 8,5% de son chiffre d’affaires à la recherche et développement. « Nous travaillons actuellement à un vaccin pour les canards .C’est important pour une entreprise du Sud-Ouest comme nous d’essayer d’aider la filière », se félicite Marc Prikazsky.
Pas d’entrée en bourse
Dans ce contexte, le P-dg estime que le groupe dépassera le milliard de chiffre d’affaires en 2017, et sera au rendez-vous d’ici à 2020 pour faire son entrée dans le top 5 mondial. Pour cela il faudra passer la barre des 1,5 milliard d’euros de CA mais en demeurant une entreprise non cotée. « Je ne tiens vraiment pas à entrer en bourse, explique avec le sourire Marc Prikazsky. Mon but c’est de pérenniser l’entreprise tout en gardant les rênes et en conservant la confiance des salariés qui sont aussi actionnaires. »
Présent dans 110 pays, Ceva santé Animale emploie 4.500 personnes dont 1.300 en France. « La France représente 10% de notre chiffre d’affaires mais un tiers de notre effectif. J’aime à le répéter : si on est fort à l’international alors on est fort en France et ontcréé de l’emploi. » Pour preuve, cette année, le groupe a créé 150 emplois dans l'Hexagone dont 100 à Libourne.
