Le fabricant européen de palettes, de caisses en bois et palox à destination de l'agriculture, du BTP et de l'industrie Sylvatek réorganise son capital. Depuis son siège social à La Chapelle-Faucher (Dordogne), la holding aux cinq entités (Barbarie Palox, Beynel Palox, Marquet Palettes, Sipalex Emballages, Sylvatrade Négoce), vient de faire rentrer Unigrains, société d'investissement spécialiste de l'agroalimentaire, dans son capital à hauteur de 12 %. Galia Gestion, un autre actionnaire déjà présent, possède environ 10 %. Naxicap, au capital depuis 2017, cède, quant à lui, sa participation. En revanche, pas de changement du côté de l'actionnariat familial. Didier et Odile Chemin, créateurs du groupe Sylvatek, restent majoritaires (51 %) et leur fils Yann récupère 27 % des parts.
Répartition des rôles
"Cette réorganisation générale du capital est une première étape en vue de transmettre Sylvatek et ses 180 collaborateurs à mon fils Yann, présent dans l'affaire depuis quelques années, explique le PDG Didier Chemin. L'idée est qu'il soit dans l'opérationnel avec Cécile Levallois, une directrice administrative et financière qui vient de nous rejoindre. Mon épouse et moi serons plutôt concentrés sur les croissances externes", précise-t-il.
Depuis les acquisitions entamées en 2017 par le couple pour faire du groupe un leader de son secteur en Europe, Sylvatek a fait du chemin. Elle a doublé son chiffre d'affaires, passé de 20 à 38 millions d'euros. Et elle s'est surtout imposée comme un grand spécialiste des palox, ces caisses en bois qui permettent de stocker, dans de bonnes conditions d'hygiène et de conservation, les récoltes des agriculteurs dans les frigos. Notamment les pommes, les poires et les légumes racines.
Croissance à l'export
C'est précisément sur ce secteur des palox, considéré comme un métier de niche, que Sylvatek espère pouvoir se développer en cherchant de la croissance à l'export. Pour cela, elle lorgne de nouveaux horizons. "Les exportations représentent actuellement 30 % du chiffre d'affaires, avec quelques destinations exotiques. Nous voulons les développer en Afrique, où il y a de vrais sujets de sécurité alimentaire. Ils savent produire mais ont plus de difficultés pour conserver alors qu'il y a d'énormes besoins et une forte augmentation de la population, détaille Didier Chemin. Nous visons aussi l'Amérique, particulièrement les États-Unis qui, paradoxalement, sont plutôt en retard sur ces techniques-là."
Des perspectives potentiellement prometteuses qui se heurtent cependant à un contexte économique incertain, admet le patron. "Pour les palox, il y a quelques inquiétudes sur les projets de frigo en raison, entre autres, des prix de l'énergie. Les délais sont plus longs concernant les investissements et les prises de décision. En ce qui concerne les palettes, qui reste un marché principalement local et n'aime pas les transports, c'est relativement stable pour nous."