
Depuis sa création en 1993, le site du groupe français Alstom spécialisé dans la construction de locomotives et autre matériel ferroviaire roulant à Aytré, en banlieue de La Rochelle (Charente-Maritime), est le seul du pays à produire des tramways. C’est aussi un site pilote du groupe pour l’assemblage de TGV. Selon le directeur du site, Bertrand Constensoux, Alstom Aytré renoue avec la croissance "après trois années difficiles, entre le Covid qui a retardé la validation des commandes, et la guerre en Ukraine, avec un coût des matériaux et de l’énergie à la hausse". Ce qui n’a pas empêché le groupe d’engranger en France un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’euros en 2022. "Heureusement notre activité n’est pas du court terme, il y a donc eu un effet d’amortissement des effets conjoncturels. Nous terminons depuis quelques mois des commandes passées ces quinze dernières années, et nous redémarrons 2023 avec des projets pour la décennie à venir", analyse le dirigeant.
C’est notamment la dernière ligne droite avant la livraison, prévue au printemps, de 61 rames pour la métropole de Nantes. L’heure est à la phase de tests pour cette 5e génération de tramway.
#MonNouveauTram Le futur tramway de la métropole se dévoile peu à peu.. 📸
— Nantes Métropole (@NantesMetropole) February 17, 2023
Construit, assemblé et testé dans les usines Alstom de La Rochelle, le nouveau tramway sera déployé à l'automne dans la Métropole. pic.twitter.com/KUIXFjcDlm
D'autres livraisons sont en cours à Angers et en Île-de-France. Parallèlement, de nouveaux projets sont en phase d'étude de fabrication : 35 rames pour Lyon et 10 pour Caen. Et un contrat est en cours de finalisation avec Tel Aviv pour 98 rames.
Retrouver la production maximale
La production inférieure aux capacités habituelles du site d'Aytré ces derniers mois aura eu au moins l’avantage de permettre des économies d’énergie à l’entreprise. Face à la flambée des prix, les équipes se sont organisées pour concentrer l’activité sur quatre jours par semaine, de novembre 2022 à fin mars 2023. "Aujourd’hui, les lignes de production ne sont pas trop chargées mais nous allons augmenter le cadencement dans les années qui viennent", prévoit Bertrand Constensoux.
Objectif : renouer avec la puissance maximale de production du site, d’une centaine de rames par an. En plus de ses 1 100 salariés actuels, l’établissement rochelais devra pourvoir une centaine de postes en production d’ici dix-huit mois, avec des emplois en CDI ou en intérim – en plus des 300 intérimaires actuels.
Un marché solide avec un beau potentiel à l’export
L’entreprise s’attend à devoir recruter encore au-delà de 2025, notamment pour honorer les activités d’assemblage de TGV. Actuellement, l’entreprise honore une commande de la SNCF datant de 2018 : une centaine d’unités de ce qui constituera, d’ici 2024, le nouveau TGV M, circulant entre la France et l’Italie. La SNCF a passé une nouvelle commande de 15 rames supplémentaires l’an dernier. L'homologation est en cours, avec des essais à grande vitesse en République tchèque.
"D’ici dix-huit mois, nous allons progressivement monter en cadencement pour retrouver le rythme de production maximale du site, à savoir une douzaine de rames TGV par an", précise Bertrand Constensoux. Le dirigeant est confiant : "Nous sommes portés par un marché solide, avec des perspectives commerciales intéressantes et un potentiel d’exportation élevé."