Sept entreprises ont été désignées lauréates de la première promotion du Bordeaux Care Lab, porté par la structure d’accompagnements de start-up girondine Unitec. Elles sont tournées vers le digital, les dispositifs médicaux connectés et l’intelligence artificielle au service de la santé. "Nous avions envie de regrouper ces projets en cohorte pour développer des synergies et des expérimentations locales", explique Stéphane Rochon, directeur général d’Unitec.
Si l’Alliance Innovation Santé Nouvelle-Aquitaine (pôle de compétences) constitue un important réseau public et privé de la filière santé régionale, le CHU, lui, reste une grande source de données potentielles. "Demain, nous pourrons faire un appel à projets sur des medtechs ou des biotechs et le CHU pourra fournir des données médicales anonymisées pour permettre à ces start-up d’avoir une base d’informations et d’être beaucoup plus précises sur leurs résultats", ajoute le porte-parole d’Unitec, qui précise qu’une seconde promotion pourrait être spécialisée sur les biotech. La promesse est aussi celle d’une collaboration "privilégiée" avec la direction de la recherche clinique et de l’innovation et les praticiens du CHU.
Des levées de fonds en cours
Parmi les start-up sélectionnées, 3 sont dédiées à l’optimisation des données ou des démarches des professionnels de santé : G5 Digital, une application mobile dédiée à la mobilité des professionnels de l’hôpital pour les dossiers patients informatisés ; e-Hospit qui développe Sophi, un assistant numérique pour optimiser les démarches administratives du parcours préopératoire (aidé notamment par la blockchain) ou encore Louise, une plateforme numérique professionnelle pour accompagner les parcours de fertilité (PMA), qui devrait boucler une première levée de fonds en 2023.
Vulgaroo, de son côté, est un service cloud de production des comptes rendus d’examens médicaux "vulgarisés" pour les patients. Au rayon des objets connectés, on retrouve la start-up P’tit bout de lumière, incubée précédemment chez Chrysa Link et French Tech Tremplin, qui vend une expérience en réalité virtuelle pour améliorer la prise en charge des soins dentaires pédiatriques. Elle prépare une première levée de fonds de 500 000 euros pour le printemps prochain.
Emagina, elle, propose un ballon vaginal gonflable, dispositif médical breveté connecté à une application pour aider les femmes enceintes à préparer leur périnée pour l’accouchement. Elle finalise une première levée de fonds. Enfin, Myotact propose un dispositif pour faciliter l’apprentissage de contrôle des prothèses pour les personnes amputées. Issue de travaux de recherches de l’Institut de Neurosciences Cognitives de l’université de Bordeaux, elle vise une commercialisation en 2024.
Une aide autour des certifications
Le point commun entre ces jeunes entreprises : elles sont toutes à un stade assez avancé de leur développement. "Elles sont déjà lancées, immatriculées et ont déjà leurs locaux. Nous allons les accompagner individuellement autour de leur stratégie d’entreprise, leur accès aux marchés et toutes les problématiques de réglementation, de protection industrielle et intellectuelle, de certification, de preuves de concept et de financement", termine Stéphane Rochon. "Il y a un besoin pour ces entreprises incubées d’être en confrontation avec le collectif sur des problématiques transversales, comme les certifications, pour lesquelles Unitec devra faire baisser la pression", assure Christian Fillatreau, président d’AllisNA.
