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Le boîtier connecté d’Hestiam veut réduire l’accidentologie au travail
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Le boîtier connecté d’Hestiam veut réduire l’accidentologie au travail

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La start-up bordelaise Hestiam créée en 2017 par Maxime Agulhon et Anthony Jubien développe des boîtiers embarqués par les travailleurs afin de réduire les accidents. Hestiam veut lever 500 000 euros pour un changement d’échelle qui lui permettrait d’attaquer les marchés européens, très demandeurs en termes de sécurité au travail.

Anthony Jubien, DG, directeur R & D et Maxime Agulhon, président d’Hestiam cherchent des investisseurs pour mettre le cap sur les pays frontaliers — Photo : DR

Collisions entre engins et piétons, chutes, inhalation de gaz toxiques constituent autant de risques d’accidents pour les salariés. "Les technologies sont désormais très abordables et performantes. Nous avons souhaité les améliorer et innover sur ces sujets de la prévention et la sécurité, à impact social", présente le président d’Hestiam. C’est aux côtés d’un autre trentenaire, Anthony Jubien, ancien camarade de fac, que Maxime Agulhon a épluché les statistiques relatives aux accidents de travail. Localement, un chiffre l’a particulièrement alerté : "Chaque année, en période de vendange, chaque département français concerné par cette activité déplore la mort d’un vigneron".

Traiter les risques en synergie

Le duo composé d’un diplômé en management de projets innovants et d’un chercheur dans la robotique médicale, s’est lancé dans son projet en 2016 pour créer l’entreprise en 2017 à Floirac. "Les systèmes existants fonctionnaient mal et surtout nous nous rendions compte que les trois principaux risques, plus gros vecteurs d’accidents de travail, étaient rarement détectés", se souvient-il.

Hestiam se positionne alors sur les risques d’isolement avec les chutes et les malaises -un positionnement dédié par exemple au personnel de ménage dans les piscines, aux employés de bureau dans le tertiaire, aux agents de maintenance-, les gaz nocifs liés aux milieux confinés pour l’industrie et le BTP, et les collisions entre engins et piétons. "La technologie nous permet vraiment de répondre à toutes les problématiques et d’adresser 27 millions de travailleurs français", poursuit Maxime Agulhon.

Le dispositif d’alerte pour travailleur isolé (Dati) constitue le boîtier de base de la start-up. À celui-ci ont été adjoints les autres capteurs. Cet aspect synergie des risques fait alors l’objet d’un brevet déposé par la jeune pousse. Pour les aspects industrialisation, Hestiam est assisté par le bureau d’études La bordelaise de l’électronique.

Extension commerciale

En 2019, Hestiam présente ses premiers produits, et c’est en 2021 que les commandes prennent leur envol. L’année se termine avec 120 000 euros de commandes, dont plus de la moitié sur les dati. L’année 2022 est celle de la rentabilité, portée en outre par la prise de conscience née de la période covid. "Davantage de travailleurs se sont retrouvés en situation d’isolement, les employeurs ont tous dû réviser leur copie en matière de droit du travail et d’obligation légale d’utiliser l’état de l’art pour sécuriser leurs salariés", applaudit le dirigeant. Il s’agit alors d’accélérer, d’étoffer les effectifs de la start-up qui compte actuellement 7 collaborateurs. Hestiam recherche pour cela 500 000 euros. La Région Nouvelle-Aquitaine et BpiFrance abonderaient à 200 000 euros pour la partie R & D et innovation.

Changement d’échelle et extension commerciale doivent porter Hestiam sur les marchés très porteurs anglais et allemands. "Ces pays ont une sensibilité aux risques plus forte que la nôtre. Par ailleurs, nous disposons d’un avantage technologique avec des réseaux de télécommunication nous permettant de couvrir toute l’Europe", avance le président qui annonce mettre le cap sur 4 millions d’euros de chiffres d’affaires à réaliser à horizon 2025.

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