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L'avenir du club de foot des Girondins de Bordeaux en suspens après sa rétrogradation
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L'avenir du club de foot des Girondins de Bordeaux en suspens après sa rétrogradation

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Le verdict est tombé : la relégation en National 1 du club de football des Girondins de Bordeaux a été confirmée ce mardi en appel. Une décision potentiellement lourde de conséquences pour le club, dont le déficit a entériné la décision, autant que pour le stade qui accueillait les matchs depuis 2015.

La société SBA, exploitante du stade Matmut Atlantique à Bordeaux, pourrait être poussée à déposer le bilan suite à la rétrogradation du club des Girondins en troisième division — Photo : Jean Berthelot/JDE

Une "stupéfaction" partagée, mais pas vraiment une surprise. Le 5 juillet, la commission d’appel de la Fédération Française de Football a confirmé la décision de la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) des clubs de rétrograder les Girondins de Bordeaux en National 1 (troisième division nationale). Auditionné par la DNCG, le repreneur du club, l’homme d’affaires Gérard Lopez, n’a visiblement pas convaincu, remettant ainsi en question l’avenir financier du club, proche de la liquidation judiciaire avec un déficit estimé à 40 millions d’euros. Le club, de son côté, partage "son incompréhension" et évoque un "réengagement fort de l’actionnariat à travers une recapitalisation malgré le contexte", "une restructuration significative de la dette financière consentie par les créanciers" et "une ligne de trésorerie pour préfinancer son objectif de ventes de joueurs". Le club a été relégué en Ligue 2 (deuxième division) à la fin du championnat en mai.

Un "choc" sportif et financier

"Nous ne pouvons qu’inciter l’actuelle direction à utiliser l’ensemble des moyens de recours encore à sa disposition pour éviter […] un inéluctable dépôt de bilan", réagit dans un communiqué le Club Scapulaire, un club de soutien notamment composé de 250 entrepreneurs.

Bordeaux Métropole, de son côté, parle d’une "catastrophe". "Le tribunal de commerce de Bordeaux avait validé récemment les garanties négociées entre le club et ses créanciers, documents pourtant écartés par l’instance sportive", poursuit la collectivité. Elle précise que des voies de recours sont encore envisagées, notamment "la saisine du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) ou du juge des référés du tribunal administratif". Le président de Bordeaux Métropole et le maire de Bordeaux ont ainsi enjoint la nouvelle ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, à faire en sorte que "le CNOSF puisse se prononcer dans un délai compatible avec la reprise de la saison de la Ligue 2 sur la portée des garanties apportées".

L’avenir incertain du stade Matmut Atlantique

Le stade fera sans doute partie des victimes collatérales. La Métropole a renoncé, jusqu’au 30 juin 2023, à la perception des loyers de location du stade, pour 4,9 millions d’euros annuels.

Rappelons que le montage financier implique le club, la métropole et la société SBA (Stade Bordeaux Atlantique, regroupant Vinci et Fayat), constructeur et exploitant du stade jusqu’en 2045. La SBA a signé plusieurs contrats dont l’un en partenariat public privé (PPP) de 183 millions d’euros avec la collectivité mais aussi un contrat avec le club, pour lequel le stade est mis à disposition lors des matchs.

Une équation complexifiée si l’édifice se retrouve sans la locomotive sportive ayant motivé sa construction en 2011… L’exploitant du stade, déjà déficitaire depuis l'inauguration de 2015, pourrait être poussé à déposer le bilan lui aussi. Si cette rumeur court depuis des mois, une potentielle révision du PPP pourrait adoucir le déficit d’exploitation, loin d’être couvert par les différents évènements (comme les concerts) organisés. Pour ça comme pour le reste, le flou demeure.

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