Satisfaisant pour la centrale de Civaux, peut mieux faire pour celle du Blayais. C’est en résumé le constat publié par le gendarme français du nucléaire dans son rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021. La division territoriale de Bordeaux de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) y présente les conclusions des 89 inspections qu’elle a menées tout au long de l’année 2021 sur les trois centrales nucléaires en régions Nouvelle-Aquitaine et ex-Midi-Pyrénées.
Les deux centrales néo-aquitaines sont d’importants moteurs économiques pour le territoire : EDF y emploie environ 3 300 personnes, salariés d’EDF et d’entreprises partenaires. Par ailleurs, en 2021, les contrats passés avec des entreprises locales pour la maintenance des installations ont représenté 76 millions d’euros d’investissement pour la centrale du Blayais et 3,1 millions d’euros d’investissement pour Civaux.
Des actions d’amélioration à mener pour le Blayais
Concernant la centrale du Blayais, en Gironde, mise en service entre 1981 et 1983, l’ASN conclut que ses performances en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. "Toutefois, malgré cette évaluation, l’ASN considère que des actions d’amélioration devront être poursuivies pour renforcer les performances en matière de sûreté nucléaire", pointe l’autorité. Une baisse des performances pendant l’été et en fin d’année 2021 s’est traduite par la déclaration de nombreux événements significatifs.
Des corrections qui seront vraisemblablement apportées par les travaux de grand carénage, ce programme industriel, engagé par EDF à l’échelle nationale, visant à poursuivre le fonctionnement des réacteurs au-delà de 40 ans. La centrale du Blayais a engagé des travaux pour les 10 prochaines années à hauteur de 1 milliard d’euros. Ce chantier offre des opportunités de développement économique pour les entreprises locales et des perspectives de créations d’emplois.
Des efforts concernant la protection de l’environnement
Quelques points positifs tout de même pour la centrale girondine dont les 4 réacteurs produisent 65 % des besoins en électricité de la région, notamment pour faire tourner l’industrie locale : dans le domaine de la maintenance, l’ASN note une bonne maîtrise des activités menées à l’occasion des arrêts de réacteur, ainsi qu’un traitement adapté des anomalies rencontrées. Et concernant la protection de l’environnement, l’ASN juge que la situation présente une amélioration significative sur différents sujets relevés depuis plusieurs années, tels que le traitement de pollutions anciennes des sols et des nappes souterraines captives du site ou le renforcement de l’étanchéité des canalisations de rejets liquides en Gironde.
Civaux se distingue favorablement
Les conclusions sont plus satisfaisantes pour la centrale de Civaux, dans la Vienne, mise en service en 1999. Elle "se distingue favorablement par rapport à l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF, et ses performances en matière de protection de l’environnement rejoignent cette appréciation générale", précise le gendarme du nucléaire. Dans le domaine de la sûreté nucléaire, l’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Civaux sont restées stables en 2021.
Dans le domaine de la protection de l’environnement, l’ASN considère qu’elle a correctement géré les déchets radioactifs et effluents radiologiques en 2021.
La centrale nucléaire de Civaux possède 2 réacteurs permettant de couvrir les besoins de plus de 3,3 millions de foyers français chaque année.
