À partir des vacances de printemps, dégoter un logement relève du casse-tête pour qui n’est pas originaire de Dordogne. La Semitour Périgord, considérée comme le principal acteur du tourisme du département avec 11 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, en subit les conséquences de plein fouet. L’entreprise gère une dizaine de sites culturels dont Lascaux II et IV, des châteaux ainsi que des campings, et emploie une centaine de saisonniers d’avril à octobre en plus de ses 90 salariés. De quoi assurer l’accueil de 800 000 visiteurs en 2022. "Cela fait de nombreuses années que je suis confronté à ce problème d’hébergement. Trouver une location pour quelques mois, notamment ici en Périgord noir, c’est réellement très compliqué. Si on veut conserver des jeunes sur ce territoire, nous devons être capables de leur montrer notre hospitalité, à la fois professionnelle et de découverte. Il faut donc que chacun prenne sa part, " considère André Barbé à la tête de la Semitour depuis une douzaine d’années.
À l’automne 2022, la Semitour a racheté au conseil départemental un hameau de plusieurs bâtisses à Thonac, au lieu-dit Maillol, pour les transformer en chambres confortables. L’emplacement est stratégique, à quelques centaines de mètres du parc du Thot et proche de Lascaux, les deux sites les plus gourmands en personnels.
25 logements dans deux ans
L’entreprise a donc investi 1,2 million d’euros sur ses fonds propres : 400 000 euros pour l’acquisition des bâtiments et du foncier auxquels il faut ajouter 800 000 euros de travaux. Le conseil régional a subventionné à hauteur de 150 000 euros. "Nous sommes devenus propriétaires et nous nous donnons les moyens de bien aménager. Tout simplement car nos sites touristiques sont ouverts à l’année. Notre objectif est de proposer des logements à nos saisonniers mais aussi à nos stagiaires et à nos alternants. Nous accueillons chaque année une soixantaine de jeunes pour des stages. Nous avons actuellement sept contrats en alternance. Ils font leurs études à Bordeaux, Nantes, Limoges et sont susceptibles d’être là en période hivernale. Avoir une offre d’hébergement à disposition est un moyen pour notre société d’avoir des compétences, d’en proposer de nouvelles et d’en faire bénéficier notre territoire," estime André Barbé.
Depuis avril, six chambres sont disponibles, dotées d’une connexion internet et d’une cuisine partagée. D’ici l’été 2025, la Semitour souhaiterait en proposer vingt-cinq. "Sur la fiche de paie, ce sont des avantages en nature", précise le directeur. "Autrement dit, cela ne coûtera que 15 ou 20 euros par mois aux locataires des lieux. Le but n’est pas de gagner l’argent, nous avons aussi un rôle social sur le territoire."
