La Nouvelle-Aquitaine deviendra-t-elle la première région de tourisme durable en France ? C’est en tout cas l’objectif annoncé par la Région et le Comité régional de tourisme (CRT), sachant que le secteur pèse lourd dans l’économie locale : plus de 12 milliards d’euros de retombées et 142 000 emplois. Dans sa feuille de route pour les cinq prochaines années, le CRT promeut notamment un tourisme "des quatre saisons" et davantage tourné vers l’intérieur du territoire pour désengorger le littoral surfréquenté. "Aux dernières vacances de printemps et pendant les week-ends de pont nous avons noté une nette augmentation de la fréquentation dans le Limousin", se félicite Christelle Chassagne, présidente du CRT.
Autre enjeu majeur : la mobilité, à l’origine de 77 % des émissions de carbone du tourisme en France. "Nous allons permettre à des acteurs de la micromobilité d’expérimenter sur le territoire et de pérenniser les solutions", promet la Région via son Tourisme Lab. "Il faut créer des partenariats public-privé pour les derniers kilomètres", estime Christelle Chassagne.
"Les comportements ont changé"
Si le tourisme néo-aquitain peut se targuer d’avoir bien résisté à la crise du Covid "grâce à la clientèle de proximité", explique le vice-président régional en charge de la question Philippe Nauche, et de profiter encore de l’élan de croissance - avec 29 millions de touristes en 2019 et en étant classée première région littorale préférée des Français et première région en fréquentation des destinations rurales - la Nouvelle-Aquitaine doit néanmoins s’adapter aux comportements. "Ils ont changé", poursuit l’élu, "au profit de davantage de besoins de nature, de sécurité, de "slow tourisme".
Les professionnels du secteur doivent aussi réagir face aux défis climatiques déjà en marche et très concrets sur le territoire : l’élévation du niveau de la mer (entre 30 et 80 cm entre 2020 et 2040), la diminution du débit des rivières comprise entre 20 et 40 %, des risques accrus de mégafeux, l’enneigement irrégulier…
À cela, la feuille de route du CRT répond "destinations bas carbone". Vingt-cinq sont d’ores et déjà mises en avant dans les campagnes de communication : séjour gourmand à Bayonne, Pays basque à vélo, séjour sans voiture à Saint-Jean-Pied-de-Port…
Enfin, les professionnels du tourisme sont encouragés à adopter des comportements plus vertueux : limiter les déchets, privilégier les circuits-courts en approvisionnement, prendre en compte la biodiversité…
