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La filière thermale de Nouvelle-Aquitaine réfléchit à son avenir
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La filière thermale de Nouvelle-Aquitaine réfléchit à son avenir

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La filière thermale retrouve des couleurs en Nouvelle-Aquitaine, après deux années chahutées par le contexte sanitaire. Le cluster qui la fédère réfléchit à de nouvelles pistes pour la redynamiser, aux côtés du conseil régional.

Julien Bazus, conseiller régional de Nouvelle-Aquitain délégué au thermalisme, et Arnaud Laborde et Laurence Delpy, président et directrice du cluster régional Aqui O Thermes — Photo : Romain Béteille

C’est un regain d’activité notable qu’est en train de connaître la filière thermale en Nouvelle-Aquitaine, seconde région thermale de France et première en termes d’entreprises thermales privées (28 établissements). Les prévisions d’Aqui O Thermes, cluster régional fédérant douze des quinze stations thermales du territoire, tablent sur une estimation moyenne de 112 500 curistes en 2022, contre 150 000 par an et 96 millions d'euros de chiffre d’affaires en 2019.

Nouvelles offres

Le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et Aqui O Thermes dessinent quelques pistes pour tenter de redynamiser les établissements thermaux, qui font par ailleurs l’objet de rénovations importantes : on peut notamment citer La Roche-Posay (Vienne), racheté par L’Oréal en 2018, qui a entièrement refait son centre thermal, ou Évaux-les-Bains (Creuse), qui rénove son hôtel et son restaurant pour 8 millions d'euros. "L’enjeu est de consolider l’activité et d’accompagner les établissements vers de nouveaux marchés", appuie Laurence Delpy, directrice du cluster.

L’année 2023 sera placée autour de deux priorités pour la filière : la santé et l’innovation. L’une des grandes réflexions reste le besoin d’attirer de nouveaux publics, le profil type étant plutôt des seniors (63 ans en moyenne), qui font pour la plupart 21 jours de cure remboursée par la Sécurité sociale. "Nous réfléchissons à de nouveaux formats de cure", décrit Laurence Delpy. Ciblant en premier lieu le personnel soignant, ce projet viserait à fragmenter la cure sur plusieurs semaines "en fonction de la disponibilité des personnes en activité", sachant que les actifs représentent, selon Aqui O Thermes, entre 5 et 10 % de la clientèle. Le président du cluster, Arnaud Laborde, fait état d’une Sécurité sociale "plutôt réticente" face à cette potentielle nouvelle offre qui pourrait fortement augmenter la demande : à charge donc pour le cluster de mener une étude clinique pour mesurer les effets de cet étalement. Si le bilan était concluant, cette nouvelle offre viserait d’autres catégories socioprofessionnelles à la pénibilité forte (agriculteurs ou métiers du bâtiment sont notamment cités).

Feuille de route régionale

Le cluster Aqui O Thermes va également mettre en place en 2023 une application mobile, Thermassist (investissement de 92 200 euros). Déjà testée en format web dans trois établissements (Évaux-les-Bains, Saujon et les Thermes de Dax) sur 3 000 personnes, elle va permettre un suivi de l’ensemble des adhérents du cluster autour des volets santé (transmission d’ordonnances dématérialisées, vente de produits), tourisme et transports, pour fidéliser et faciliter le parcours des clients.

La filière thermalisme, qui représente en Nouvelle-Aquitaine 14 500 emplois directs (dont 15,5 % de soignants), se dotera prochainement d’un nouveau plan de développement, étalé sur la période 2023-2028, après un premier volet 2018-2022 qui avait mobilisé un investissement régional de 5 millions d’euros. Il mettra en exergue le maillage et la complémentarité des stations, le modèle d’offres à étendre, la transition écologique avec notamment une réflexion sur l’utilisation de la géothermie ou la fin de l’utilisation du plastique, l’emploi et la formation dans un secteur en tension notamment pour le personnel de soin et, enfin, l’innovation et la recherche. Il fera partie de la feuille de route santé régionale et devrait être voté début 2023.

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