Plus de 50 000 fidèles rassemblés en deux ans et demi : Heavn, l’application bordelaise de rencontres hétérosexuelles entre chrétiens, a déjà largement trouvé son public. Elle s’apprête à lever un million d’euros auprès d’investisseurs identifiés mais pas encore publiquement annoncés. Priorité : se développer à l’international, en particulier dans le Commonwealth et dans le monde hispanophone. "Nous avons calculé qu’il y avait environ 600 millions de célibataires chrétiens", commence Guiral Ferrieu, cofondateur de Heavn avec Guillaume Balas et Pierre Macquère. Un marché considérable pour une start-up qui va faire partiellement évoluer son modèle économique, elle qui revendique un chiffre d’affaires de 80 000 euros en 2022, assuré à 97 % par les dons de ses utilisateurs. "Le site va rester gratuit mais certaines fonctionnalités seront payantes, comme le fait de pouvoir rencontrer un peu plus de profils, sans verser dans la profusion qui ne correspond pas à notre ADN", assure Guiral Ferrieu.
Deux ans pour être rentable
Car Heavn prône le "slow-dating", des rencontres au compte-gouttes. "Il n’est ainsi possible de se voir présenter que trois profils par jour. La qualité plus que la quantité", résume Guiral Ferrieu. Une manière douce qui a ses adeptes. "Ça fonctionne !", assure Pierre Macquère, médecin de formation, qui a par ailleurs rencontré son épouse via son appli. "Notre histoire est assez révélatrice. Aujourd’hui, quand on a fait le tour des cercles familiaux, professionnels, voire paroissiaux, si l’on est pratiquant, il est difficile de faire des rencontres. Nous habitions pourtant seulement à 800 mètres l’un de l’autre !", sourit le jeune marié. "Heavn s’adresse aux chrétiens de tous horizons, qu’ils soient catholiques, protestants, évangéliques…", résume Guiral Ferrieu. "L’acception est assez large, il serait plus juste de parler de personnes de sensibilité chrétienne, se reconnaissant dans la volonté de se marier et d’avoir des enfants." Ses fondateurs espèrent que Heavn sera rentable sous 24 mois.
