Créateur d’Aquibat, salon pour les professionnels du BTP qui a lieu tous les deux ans à Bordeaux, Damien Havard est également à la tête d’Immosun, un bureau d’études spécialisé dans les énergies renouvelables, et d’une nouvelle société sœur baptisée Hydrogène de France, qu’il a créé en décembre 2012. Issue d’un appel à manifestation de l’Ademe sur les réseaux électriques intelligents, HDF vise à produire, à partir d’électricité photovoltaïque, de l’hydrogène qui sera ensuite utilisé pour faire fonctionner les piles à combustible de véhicules électriques.
Hydrogène de France cherche 5 à 10 millions d’euros
L’hydrogène peut être assez facilement produit en utilisant un courant électrique qui casse une molécule d’eau (H2O). C’est ce qu’on appelle l’électrolyse. Une fois obtenu, cet hydrogène peut être stocké puis utilisé dans une pile à combustible qui elle-même produit de l’électricité. La boucle est bouclée. « L’hydrogène permet de répondre au besoin de stockage des énergies renouvelables et de résoudre le problème de leur intermittence, explique Damien Havard. De plus, on peut le produire de façon 100 % propre. C’est donc selon moi une énergie d’avenir. »
Concrètement, le projet d’Hydrogène de France est simple. Il s’agit de produire de l’électricité issue d’un parc photovoltaïque de 4,5 mégas installé sur un terrain communal à Ambès. Cette électricité sera ensuite utilisée pour faire fonctionner un électrolyseur, installé chez un industriel voisin à Ambès. L’hydrogène obtenu sera stocké dans des réservoirs ou des bombonnes et transporté chez des utilisateurs de véhicules propres comme les collectivités ou les entreprises de transport. On peut même imaginer des stations de distribution comme des stations-service.
« C’est un projet d’entreprise à 10 ans, précise Damien Havard. Pour le moment nous cherchons des investisseurs pour pouvoir monter un premier pilote de production, peut-être à l’horizon 2014. Nous sommes aussi en contact avec de grands industriels du secteur comme Total, EDF ou Air Liquide. Nous cherchons entre 5 et 10 millions d’euros. Je suis confiant car je suis persuadé du potentiel de cette énergie notamment chez les pays émergents. De plus, notre installation s’autofinance grâce à la vente de l’hydrogène. On peut donc imaginer beaucoup d’unités de production un peu partout qui créent aussi de l’emploi puisqu’il faut à peu près 20 personnes pour faire fonctionner une usine », conclut Damien Havard.
