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Guyenne Papier veut détrôner le plastique et s’imposer dans le monde de l’emballage
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Guyenne Papier veut détrôner le plastique et s’imposer dans le monde de l’emballage

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Guyenne Papier, PME périgourdine dont l’usine date de 300 ans, s’est lancée dans la confection d’un papier révolutionnaire pour remplacer le plastique. Aux historiques clients issus de l’imprimerie, elle espère ajouter l’industrie agroalimentaire. Elle investit aussi sur l’optimisation de ses énergies.

Celine Procop est aux commandes de Guyenne Papier depuis 2023 — Photo : Guyenne Papier - Christophe Pean

Par conviction personnelle, Céline Procop, dirigeante de Guyenne Papier depuis 2003, PME de 45 salariés située à Nanthiat (Dordogne), a lancé la mue de son entreprise pour rendre son activité plus respectueuse de l’environnement. "Depuis vingt ans, ma priorité est de permettre aux gens d’ici de conserver leur emploi. Mon père a repris cette société en 1995 dans une période compliquée. Mon ADN était de faire en sorte que cette usine vieille de 300 ans (qui fabriquait à l’époque de la pâte à papier, NDLR) continue d’évoluer et passe son virage industriel. Beaucoup de papeteries ont fermé ces quinze dernières années."

Depuis 1995, le cœur de métier de l’entreprise est le papier couché travaillé à façon à la demande des clients, notamment pour la PLV - les outils de communication commerciale - et les arts graphiques. Les clients historiques sont issus du secteur de l’imprimerie.

Redevenir un acteur majeur

Elle réalise 70 % de son chiffre d’affaires, soit 11,5 millions d’euros en 2022, à l’export, principalement en Europe, et fait plancher depuis quatre ans les trois chimistes de son service R & D sur des solutions alternatives au plastique. "Nous rajoutons au papier des propriétés qu’il n’a pas intrinsèquement pour le rendre résistant au gras, à la vapeur, à l’eau, thermocollant. On s’adresse désormais à des clients qui imprimaient jusqu’à présent du film et du plastique", explique Céline Procop. Le contexte sociétal est favorable. L’industrie papetière est à nouveau sollicitée pour redevenir un acteur majeur dans le monde de l’emballage."

Guyenne Papier est ainsi en mesure de proposer des solutions alternatives pour des produits alimentaires, des produits cosmétiques ou d’hygiène. "L’intérêt du papier est qu’il est biodégradable. Nos papiers sont recyclables à plus de 97 %." Grâce à ces nouveaux procédés et formules développés en interne, Guyenne Papier espère convaincre tout particulièrement l’industrie agroalimentaire. "Un de mes souhaits serait qu’à terme les madeleines Saint Michel, fabriquées en Dordogne, soient emballées avec nos papiers. Le secteur agroalimentaire constitue un vrai challenge en termes de développement de nouveaux marchés."

Recyclage et investissements

La PME périgourdine a également mis en place tout un procédé de recyclage de ses déchets et de consommables : palettes, films plastiques, ferraille. Elle réemploie tout ce qu’elle peut. Par ailleurs, particulièrement énergivore en gaz et électricité comme toute l’industrie papetière, Guyenne Papier a vu sa facture de gaz multipliée par deux et demi. Malgré des craintes pour son modèle économique, Céline Procop cherche des solutions "pour fabriquer la même chose autrement " en optimisant ses consommations de gaz et d’eau, ainsi que l’utilisation de la chaudière sollicitée pour générer la chaleur nécessaire au séchage de l’encre et du papier. Elle compte ainsi investir entre 300 000 et 400 000 euros. Le retour sur investissement est espéré d’ici sept à huit ans.

Dordogne # Industrie # Banque # Agroalimentaire # Imprimerie # Production et distribution d'énergie # International
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