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Eyesoft déploie sa solution de diagnostic de santé visuelle
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Eyesoft déploie sa solution de diagnostic de santé visuelle

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La start-up bordelaise Eyesoft, qui a développé une solution e-santé dédiée aux professionnels de la vision, vient de signer un contrat pour équiper l’ensemble du réseau d’opticiens Bordelaise de Lunetterie. Elle prépare une levée de fonds pour cet été et un déploiement européen d’ici la fin de l’année.

Eyesoft propose sa solution dotée d’un logiciel et d’un casque de réalité virtuelle comprenant un eye-tracker aux orthoptistes, ophtalmologistes et opticiens — Photo : Julie Dejeanty/Eyesoft

La Bordelaise de Lunetterie. C’est le nom du réseau d’opticiens qui vient de signer un premier contrat avec la start-up bordelaise Eyesoft (9 salariés, 700 000 € de CA), qui a développé la solution Emaa Check, pour identifier les déséquilibres oculomoteurs (relatifs au mouvement des yeux). Commercialisée en début d’année, elle s’appuie sur son propre logiciel 3D (Emaa Pro), associé à un casque de réalité virtuelle équipé d’un eye-tracker (suivi des mouvements oculaires) pour effectuer des tests visant à déterminer la santé visuelle des patients avant de les orienter vers un orthoptiste ou ophtalmologiste pour une "prise en charge précoce".

Un déploiement progressif

Adressée aux orthoptistes (spécialistes des muscles des yeux) comme aux opticiens, la solution logicielle d’Eyesoft, certifiée dispositif médical, est déployée progressivement à partir d’avril dans les 40 magasins du réseau d’opticiens Bordelaise, qui compte 30 succursales et une dizaine de franchisés (Profession Opticien) en Nouvelle-Aquitaine. "C’est une première étape de déploiement pour commencer à récupérer des données analysables et objectives. Nous discutons avec des data-scientist pour trouver un moyen de valoriser ces données. Elles pourraient notamment être utiles pour prévenir les déséquilibres oculomoteurs", explique Audrey Persillon, cofondatrice d’Eyesoft aux côtés de Thomas Didier, lui aussi ancien orthoptiste. Vendue sous forme d’abonnements (de 150 à 220 euros), la solution d’Eyesoft comprend un casque et une licence d’utilisation du logiciel, sachant que celle réservée aux opticiens promet une "identification des troubles de la vision binoculaire" en moins de 5 minutes. La start-up vise autant les réseaux d’opticiens que les professionnels indépendants, via des centrales d’achat.

Levée de fonds cet été

Fondée fin 2017, Eyesoft est née d’un constat : le nombre de personnes potentiellement concernées par ces troubles est plus nombreux que ceux qui consultent. "Beaucoup de gens souffrent de fatigue visuelle, liée en grande partie à un déséquilibre des muscles des yeux, physiologique et due au fait que nous sursollicitons notre vision de près, notamment avec l’essor des écrans", explique la cofondatrice. "Statistiquement, nous savions que nous en recevions assez peu dans nos cabinets. Nous voulions permettre à n’importe quel acteur de la filière visuelle d’avoir une solution pour identifier ces patients de manière précoce."

L’an dernier, elle avait déjà développé une application "sur mesure" d’étude du comportement visuel pour les opticiens Krys. "Elle sert à adapter les verres choisis, Krys ayant la particularité de fabriquer des verres", poursuit Audrey Persillon. Cette application équipe aujourd’hui plus de 210 magasins de la marque.

La start-up anticipe une accélération de son développement dans les prochains mois, elle qui équipe aujourd’hui près de 550 professionnels. Elle prépare une levée de fonds pour cet été (au montant non dévoilé) pour agrandir ses équipes avec des développeurs, une équipe commerciale et marketing : elle vise 15 personnes d’ici la fin de l’année. Elle prépare surtout un déploiement à l’export, via des distributeurs locaux, "en Europe dans un premier temps, en priorité en Allemagne, Espagne, Italie et Suisse".

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