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En Nouvelle-Aquitaine, la Banque des Territoires se tourne davantage vers le financement privé
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En Nouvelle-Aquitaine, la Banque des Territoires se tourne davantage vers le financement privé

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Outre sa mission historique de financement des collectivités locales, la Banque des Territoires entre de plus en plus au capital d’entreprises de Nouvelle-Aquitaine. Le but : accélérer la réalisation de projets locaux, essentiellement tournés vers la transition écologique.

Rémi Heurlin, directeur général délégué, et Patrick Martinez, directeur général de la Banque des Territoires Nouvelle-Aquitaine — Photo : Romain Béteille

La Banque des Territoires, l’un des maillons de la Caisse des Dépôts chargé d’accompagner les territoires dans la réalisation de leurs projets, a récemment dressé son bilan 2022. On y apprend qu’elle a signé en Nouvelle-Aquitaine 921 millions d’euros de prêts et investi 83 millions d’euros en fonds propres (et 15,5 M€ dans le cadre de France 2030), essentiellement via des sociétés d’économie mixte dont elle est actionnaire. En 2022, elle a aussi réalisé plusieurs opérations pour financer des projets d’entreprises privées et affirme recevoir de plus en plus de sollicitations en ce sens, elle qui est plus identifiée pour ses interventions auprès des collectivités locales.

Financer les transitions

Elle est par exemple entrée au capital de la société girondine Keenat (recyclage de mégots) en décembre ou s’est engagée dans du portage d’immobilier de tourisme via la SEM Nouvelle-Aquitaine Croissance Tourisme (lancée en mars), qui doit injecter au moins 30 millions d’euros sur les investissements à réaliser par les entreprises de la filière touristique.

"Nous sommes en train d’examiner une trentaine de projets, notamment de la rénovation hôtelière. Pour un propriétaire qui veut faire monter en gamme son établissement, par exemple, nous allons entrer au capital en minoritaire pour apporter des fonds propres et faciliter ainsi son recours à la dette bancaire", explique Patrick Martinez, directeur régional de la Banque des Territoires.

Sur les financements de l’économie privée, ses sujets de prédilection restent centrés sur la transition écologique sous toutes ses formes, des énergies renouvelables aux carburants durables. Elle est, par exemple, adossée aux côtés d’Engie à hauteur de 10 % dans le projet de parc photovoltaïque Horizeo, le plus grand de France (1 000 hectares) à Saucats (Gironde), qui doit faire l’objet d’une enquête publique fin 2023 et devrait se positionner sur l’appel à manifestation d’intérêt lancé en février par l’aéroport de Bordeaux-Mérignac pour la création d’une centrale photovoltaïque en ombrières sur l’un de ses parkings.

"Nous tentons d’avoir recours à des appels d’offres le moins souvent possible. C’est plus structurant quand nous sommes aux côtés d’investisseurs privés dans un programme en intervenant à son actionnariat, quitte à remettre au capital si nécessaire", ajoute Patrick Martinez.

Anticiper les besoins

Enfin, la Banque des Territoires tente de poursuivre la dynamique de construction des logements sociaux (842 M€ de prêt pour 6 955 constructions et 2 672 réhabilitations) en soutenant leur financement dans un contexte de fort ralentissement des livraisons (notamment dû à l’inflation). Depuis 2021, elle mise, en plus du financement d’opérations ciblées, sur l’apport de fonds propres supplémentaires aux bailleurs sociaux, comme elle l’a fait pour XL Habitat dans les Landes ou Habitat Sud Atlantique dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle s’est aussi lancée dans une étude, menée aux côtés de l’État et des EPF (établissements publics fonciers) régionaux, pour mesurer "les besoins locaux de réserves foncières à constituer sur les vingt ans à venir, pour développer des logements sociaux". Elle devrait être livrée au dernier trimestre 2023.

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