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Écométrique analyse les micropolluants dans les cours d’eau
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Écométrique analyse les micropolluants dans les cours d’eau

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La start-up limougeaude Écométrique est spécialisée dans le "monitoring environnemental" : elle analyse les micropolluants présents dans les cours d’eau pour les collectivités ou les industriels. Son fondateur, Matthias Monneron, dévoile des perspectives prometteuses, accélérées par une importante prise de conscience de la préservation de la ressource.

Matthias Monneron a fondé Ecométrique à Limoges pour transformer ses recherches en entreprise — Photo : Ecométrique

La start-up limougeaude Écométrique est spécialisée dans le "monitoring environnemental des micropolluants". Elle a été lancée par Matthias Monneron et deux associés et est issue de travaux scientifiques effectués à l’Université de Limoges, où la start-up est incubée au sein de l’Agence pour la Valorisation de la Recherche Universitaire du Limousin (AVRUL).

Sortir du laboratoire

Auteur d’une thèse sur les sites et sols pollués, l’ingénieur découvre en 2019 les travaux d’une équipe de recherche travaillant sur les micropolluants (pesticides, résidus de médicaments, hormones…) dans les cours d’eau. Conscient de l’intérêt stratégique d’un tel suivi pour les collectivités et les industriels soucieux de mesurer leurs rejets, il participe au développement d’un échantillonneur passif (permettant d’obtenir, sans apport d’énergie, une mesure plus précise de la concentration des contaminants dans l’eau, NDLR) plus performant. "Il améliore la représentativité des échantillons et est moins influencé par les conditions du milieu. La technologie a été initiée il y a une dizaine d’années, mais je me suis dit qu’il était dommage de la garder pour les projets de recherche. J’ai voulu la diffuser à tous les acteurs de l’eau", explique le fondateur.

La start-up a donc travaillé sur une offre complète : elle fabrique les capteurs et les déploie dans les cours d’eau pour les collectivités souhaitant réaliser des études de suivi de qualité (financées par des organismes comme l’Ademe ou l’Agence de l’Eau) ou les industriels (usines, stations d’épuration). "Le dispositif est composé de membranes qui laissent passer l’eau et de poudre de polymères, des molécules qui vont capter les micropolluants. L’eau passe en continu et le capteur accumule tout ce qui passe pendant une à trois semaines", explique le chef d’entreprise, évoquant un dispositif en grande partie recyclable et réutilisable, à l’exception de la poudre.

Ecométrique récupère ensuite cette dernière, l’extrait des capteurs et la dilue dans des solvants (eau, méthanol) avant de transférer les molécules de micropolluants dans le liquide et de l’analyser au spectromètre de masse. "Nous proposons aussi une cartographie de ces données", ajoute le chercheur. Promettant un possible suivi à long terme, Ecométrique fonctionne en formule d’abonnements "annuel ou mensuel". À titre d’exemple, "le déploiement et l’analyse de 24 échantillonneurs (sur un an) coûtent 8 000 euros".

Vers un capteur plus performant

Pour l’instant composée de deux salariés à temps plein et d’un profil technique à mi-temps, la start-up est encore incubée "pendant au moins un an", assure Matthias Monneron. Elle a signé avec plusieurs clients dont un "gros acteur de l’eau en France", pour l’heure confidentiel, et compte continuer sa prospection. En parallèle, elle va démarrer un projet de recherche d’ici à la fin de l’année pour "travailler sur un échantillonneur plus performant" en 2023.

Elle est en train de chercher des fonds pour le financer (environ 150 000 euros) et devrait recruter un profil technique. "D’ici deux à trois ans, nous serons obligés de faire des investissements, d’acheter des machines car pour l’instant nous avons signé une convention avec l’Université, et aurons besoin d’avoir un lieu à nous. Une levée de fonds est donc à prévoir".

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