Selon l’Observatoire de la Mutualité Française les chiffres de la santé au travail en Nouvelle-Aquitaine sont pires encore que la moyenne nationale, alors que la France fait clairement figure de mauvaise élève en Europe.
Le rapport pointe notamment les accidents du travail, encore plus nombreux en Nouvelle-Aquitaine, soit 23 accidents par million d’heures travaillées au lieu de 21 pour la moyenne nationale, sachant que la France est en haut du classement des pays européens. Le Lot-et-Garonne (28), les Landes (27) et la Corrèze (25) présentent les situations les plus critiques. Les Deux-Sèvres (20) affichent le taux le plus faible (20).
Forte pénurie de médecins du travail dans huit départements
De même, alors que la France compte environ 4 800 médecins du travail en 2022, soit 7 pour 100 000 habitants, la Nouvelle-Aquitaine n’en dénombre que 6,5, avec de fortes disparités selon les départements : seulement 3 médecins pour 100 000 habitants dans les Landes, entre 4 et 5 en Corrèze, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Creuse, 5 en Dordogne, 6 en Haute-Vienne et Lot-et-Garonne. Les Pyrénées-Atlantiques, la Charente et surtout la Gironde (8,6) s’en sortent plutôt bien.
D’année en année, le nombre de médecins du travail décroît. La situation est la même en Nouvelle-Aquitaine que sur l’ensemble du territoire : entre 2012 et 2022, l’effectif s’est réduit de 22 %. Cette tendance devrait perdurer puisque 56 % des professionnels ont plus de 65 ans. En Nouvelle-Aquitaine, deux départements seulement ont vu leur nombre de médecins du travail augmenter ces dix dernières années : le Lot-et-Garonne (+27 %) et, dans une moindre mesure, la Charente (+4 %). Le déclin le plus important a été enregistré dans les Landes (-59 %), en Haute-Vienne (-47 %) ainsi qu’en Corrèze (-44 %). En Gironde les effectifs sont quasi stables depuis dix ans (-2 %).
Conséquence de la pénurie : la fréquence du suivi médical des actifs est en chute libre. En France, en 2005, 70 % des salariés déclaraient avoir bénéficié d’une visite médicale depuis moins d’un an. En 2019, ils ne sont plus que 39 %.
