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Champeil Asset Management : "En Bourse, les règles sont moins contraignantes pour les PME"
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Axel Champeil PDG de Champeil Asset Management "En Bourse, les règles sont moins contraignantes pour les PME"

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Le PDG de la société financière bordelaise Champeil Asset Management, spécialisée dans l’investissement sur les marchés financiers, interprète l’introduction en Bourse réussie du chimiste Berkem comme un signe encourageant pour l’écosystème girondin.

Axel Champeil, PDG de la société financière Champeil Asset Management — Photo : ©Ulrich chofflet

Pour une PME, est-ce que l’entrée en Bourse présente vraiment des avantages ?

C’est un moyen de lever des fonds. Cela permet d’élargir le spectre des investisseurs potentiels, et de s’adresser au grand public.

En termes d’avantages non monétaires, une introduction en Bourse permet d’apporter de la liquidité aux actions et d’améliorer la notoriété de la société. Cela a aussi un effet sur sa structuration. C’est un bon exercice pour la faire évoluer. Cela peut aussi être un levier de recrutement.

Par ailleurs, il est plus facile de lever à nouveau des fonds une fois qu’on est coté, notamment en limitant les discussions autour du prix, le marché offrant une valorisation de référence.

Pourquoi sont-elles souvent effrayées à l’idée de tenter l’aventure de la Bourse ?

La volatilité du cours de Bourse est l’une des causes mais il faut rappeler que c’est la contrepartie de la liquidité des actions qui offre de son côté de nombreux avantages. Il existe aussi un principe d’équité d’information entre les actionnaires et les non-actionnaires. Cette obligation de transparence peut être un frein psychologique pour certaines. Pourtant Euronext Growth, le marché des PME, n’est pas le plus réglementé. Les règles sont moins contraignantes, seulement deux publications financières annuelles sont obligatoires. Il n’y a pas d’obligation d’opter pour une comptabilité en normes IFRS. En termes de gouvernance aussi, les contraintes sont moindres.

C’est un marché adapté à la réalité de la PME, les règles sont cohérentes à la taille des entreprises tout en maintenant un bon niveau de protection pour les investisseurs. Ce marché fonctionne bien.

Ces derniers mois, HDF Energy et Berkem, deux entreprises girondines, ont fait leur entrée en Bourse. Est-ce révélateur du dynamisme de l’écosystème métropolitain ?

Oui, forcément. La Bourse était délaissée ces dernières années au profit du capital investissement. Nous pouvons nous réjouir que certaines sociétés viennent faire appel à l’épargne publique et cela avec un certain succès. C’est encourageant. Par ailleurs, nous étions souvent limités à des entreprises technologiques en devenir et avec un profil plus risqué pour l’investisseur.

Nous pouvons nous réjouir de voir des ETI, à l’instar de Berkem, déjà d’une certaine taille et rentable, et présente sur un marché dynamique. On espère que cela soit bénéfique pour les actionnaires et que cela attirera des entreprises avec une typologie différente, plus industrielle.

Est-ce une opération coûteuse ?

Pour une introduction, on considère que cela coûte environ 10 % des fonds levés, tout compris. Ce coût est à mettre en rapport avec les effets bénéfiques pour la société notamment en termes de notoriété, de relation avec ses partenaires et de garantie d’indépendance du management.

Si l’opération n’est pas satisfaisante, est-il facile de sortir de la cotation ?

La loi Pacte a facilité la sortie. Si on détient plus de 90 % du capital d’une société, on peut demander le retrait de la Bourse, à l’issue d’une OPA par exemple.

Entrer en Bourse n’est pas une décision irréversible mais il faut l’envisager sur du moyen/long terme. Ce qui fait peur, c’est que le cours de Bourse se comporte mal. Mais ce n’est que le reflet d’une réalité, quand les résultats sont bons, les gens achètent des actions.

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