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Ceva vise plus que jamais le top 5 mondial
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Ceva vise plus que jamais le top 5 mondial

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Après avoir allègrement dépassé le milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2017, l'ETI renouvelle son ambition : se faire une place dans le top 5 mondial de la santé animale. Et pourquoi pas agrandir son siège libournais devenu un peu étroit.

Photo : Ceva

Nous retrouvons Marc Prikazsky, chez lui, au siège de Ceva Santé Animale à Libourne, tout juste rentré de Paris où il présentait les résultats annuels de son groupe devant des journalistes venus nombreux. Pour cause, l’annonce était alléchante. Avec un chiffre d'affaires en hausse de 20 %, Ceva Santé Animale a franchi le cap du milliard d'euros – 1,099 exactement. Pour son PDG, « au-delà du chiffre d’affaires, ce qui est historique ce sont les 100 millions investis en R&D, soit 9,4 % du CA ». Un bilan record qui conforte sa position de sixième acteur mondial de la santé animale et du même coup son ambition pour 2020 : se hisser à la cinquième place (comme il l'expliquait déjà au Journal des Entreprises en 2014).

9 % de croissance organique

Pour l’heure, la polyvalence des acquisitions paye. Le groupe enregistre de fortes hausses sur ses ventes. La palme revient au segment porcin : +66 %, soit 16 % du CA. Une performance réalisée notamment grâce au rachat de quatre vaccins à Merial. Le segment des ruminants affiche + 40 % et s’enorgueillit des acquisitions brésiliennes Hertape et Inova. Suivent les animaux de compagnie avec +12 % et le segment aviaire avec + 8 %. D’autres intégrations - Biovac en Anjou, Polchem en Inde et Ebvac en Chine - permettent en outre à Ceva de faire son entrée sur des marchés mondiaux clés, tel que celui de la fièvre aphteuse. Avec ces nouvelles bases, « le puzzle se met en place », se félicite le PDG tout en rappelant que la croissance organique atteint + 9 % – à périmètre et taux de change constants.

« Notre siège n’est plus à la hauteur ni à l’image de la nouvelle taille de l’entreprise. Nous manquons de bureaux »

« Nous avons la chance d’être sur marché en croissance constante de 2 à 3 % par an », concède Marc Prikazsky. Pour s’affranchir du sixième rang et se frotter à des géants – comme Zoetis, Elanco, Merck, Merial, Bayer – il faudra aussi continuer à innover, investir sur les nouveaux segments comme la biotechnologie, développer de nouveaux produits et services…

8,5 millions d'euros investis à Libourne

Trois chantiers français accompagnent cette ambition. À Laval, un campus de 3 600 m2 sera inauguré en juin. Un investissement de 7,5 millions d'euros et la création d’un centre d'expertise mondial en recherche dermatologique et production de formes, dédié aux animaux de compagnie. À Loudéac en Bretagne, 6,8 millions d'euros sont destinés à la construction d’un bâtiment de 2 000 m² livré en mai : des lignes de fabrication pour les produits développés à Laval y seront notamment installées. Enfin, à Libourne, 8,5 millions d'euros seront destinés à la construction d'un bâtiment industriel de 2 600 m². Le groupe y augmentera ses capacités de stockage de produits finis et semi-finis, notamment de vaccins. Sa livraison est attendue en novembre.

Dans ce contexte, la transformation globale du siège semble s’imposer. « Notre site n’est plus à la hauteur ni à l’image de la nouvelle taille de l’entreprise. Nous ne disposons pas de zone de brainstorming, d’endroits de partages, nous manquons de bureaux », égraine le PDG. La direction (300 personnes) serait susceptible de s’éloigner, tout en restant girondine, assure Marc Prikazsky. « On commence à entrer dans la cour des grands. D’autres façons de travailler, de nouvelles contraintes nous seront imposées. » Des rendez-vous auxquels l’ETI saura répondre, assure son PDG. « Avec courage et agilité ».

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