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Cap Ingelec ouvre son capital à ses salariés
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Cap Ingelec ouvre son capital à ses salariés

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L'entreprise d'ingénierie Cap Ingelec a fait entrer 145 nouveaux actionnaires salariés à son capital. Un levier de recrutement qui fait ses preuves auprès des ingénieurs pour l'ETI basée à Saint-Jean-d'Illac (Gironde).

Photo : Astrid Gouzik/JDE

Mi-juin, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a présenté en conseil des ministres son plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises (projet de loi Pacte). Il propose notamment d'atteindre 10 % d'actionnariat salarié dans les entreprises à horizon 2030. Le groupe d'ingénierie girondin Cap Ingelec (250 salariés, 46,1 M€ de CA en 2017) a une longueur d'avance. Depuis décembre 2017, 20 % du capital de la société d'ingénierie basée à Saint-Jean-d'Illac revient à ses salariés.

« Faire croître une ETI, c'est savoir s'entourer de talents », estime Jean-Paul Calès, PDG et fondateur de Cap Ingelec. C'est là où le bât blesse pour l'entreprise girondine. Après 26 ans d'existence, une croissance solide et un savoir-faire reconnu, le challenge pour l'ETI n'est plus sur le terrain financier, ni sur celui de la maîtrise de son métier.

L'actionnariat salarié, un levier pour recruter

C'est bien la gestion des ressources humaines qui tracasse Cap Ingelec. « L'actionnariat salarié est un levier de recrutement important auprès des ingénieurs. Beaucoup d'entre eux veulent devenir actionnaires », développe Franck Vialar, secrétaire général du groupe et directeur juridique. Et une fois que l'entreprise d'ingénierie a recruté le bon profil, encore faut-il éviter qu'il ne parte quelques mois plus tard chez un concurrent. « Dans un secteur en tension, cela nous permet de fidéliser les salariés. Et de renforcer leur confiance dans la solidité de l'entreprise », insiste Jean-Paul Calès.

Alors quand le CM-CIC Investissement fait part de sa volonté de sortir du capital, Cap Ingelec décide de profiter de l'aubaine (et des conditions avantageuses). Au mois d'octobre, la holding familiale Calès Technologies lui rachète ses parts (12 % du capital). « En deux mois, nous avons mis en place une structure juridique qui nous permet de céder ces actions à nos collaborateurs », raconte Franck Vialar. Mi-décembre, Cap Ingelec ouvre la campagne de souscription, avec une valorisation de l’action à 75 euros.

Un "placement" à 4,2 % de rentabilité

En 15 jours, 62 % de la population éligible, c’est-à-dire 145 salariés, sont devenus actionnaires. À titre de comparaison, la moyenne nationale pour ce type d’opération se situe aux alentours des 30 %. Cap Ingelec a vu rentrer dans ses caisses 1,1 million d'euros, dont 360 000 euros provenant de l'épargne personnelle des collaborateurs et non de leur épargne salariale. Ce système permet pourtant de profiter d’une exonération d’imposition ou de plus-value après 5 ans de possession des titres. 55 % des actions disponibles ont été achetées en décembre, une deuxième campagne vient d'être lancée au mois de juin.

Lors de la dernière assemblée générale du groupe, Jean-Paul Calès a pu annoncer une bonne nouvelle à ses nouveaux actionnaires. Il a annoncé la distribution de 3,16 euros de dividende par action, soit une rentabilité de 4,2 %. De quoi motiver les troupes et attirer les candidats pour les vingt postes à pourvoir dans toute la France.

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