Bordeaux : les start-up doivent-elles aller au CES de Las Vegas en 2020 ?
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Bordeaux : les start-up doivent-elles aller au CES de Las Vegas en 2020 ?

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Les candidatures sont ouvertes pour les sélections au prochain départ vers le Consumer Electronics Show de Las Vegas en janvier 2020. Depuis 2017, date de la première participation néo-aquitaine, les enseignements sont nombreux. Ceux qui en reviennent sont de bons conseils, pour éviter les écueils du passé... et les faux départs.

La délégation de Nouvelle-Aquitaine au CES 2019 à Las Vegas. — Photo : DR

Aller ou ne pas aller au CES. L’heure est venue de se poser la question de la participation de son entreprise au prochain Consumer Electronics Show (CES), le plus grand salon mondial consacré à l’électronique, qui se déroule à Las Vegas en janvier prochain. Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine vient en effet d’ouvrir les candidatures pour constituer la délégation d’entreprises que la collectivité emmènera en 2020 à cette grand-messe de la tech, où se pressent chaque année plus de 182 000 visiteurs.

Lors de la dernière édition du salon, 28 entreprises, dont 14 start-up, composaient la délégation régionale aux couleurs de la French Tech. C’est deux fois moins que l’année précédente. Entre-temps, beaucoup de start-up se sont rendu compte qu’elles avaient fait le déplacement pour rien, ou presque. « Il faut que les entreprises aient une maturité suffisante pour aller au CES », prévient Jérôme Leleu, président de French Tech Bordeaux. Notamment qu’elles aient un produit à montrer. Sinon, elles ne sont pas en mesure d’en retirer les bénéfices, voire d’amortir un investissement lourd, tant financier qu’en termes de temps.

Car comme le rappelle Jérôme Leleu, Las Vegas n’est pas une fin en soi. « Vous pouvez vous développer à l’international sans le CES, en optant pour de plus petits salons, où vous développerez votre notoriété, votre réseau, où vous lancerez un produit. »

« Tout y est possible, si vous êtes prêts »

Si les conditions sont réunies, le CES peut s’avérer être un formidable accélérateur de business. Ce que confirme Simob, start-up bordelaise spécialisée dans la mobilité : la participation au salon américain « a permis de gagner 6 à 7 mois de développement commercial. Des discussions de haut niveau favorisent la validation de projets. »

« Ce sont cinq jours qui peuvent changer votre avenir. Tout y est possible, mais vous devez être préparés. »

De son côté, André Doumenc, de Meshroom, se félicite des nombreuses rencontres, notamment « d’une opportunité qui a permis de dynamiser une levée de fonds. Les acteurs régionaux ont bien senti l’intérêt que nous portaient des fonds américains et asiatiques. » Idem pour le béglais Bziiit : « Ce CES a été 25 fois plus rentable que le précédent. Ce sont cinq jours qui peuvent changer votre avenir. Tout y est possible, mais vous devez être préparés. » Ce que corrobore le PDG de SimforHealth, pour qui une participation au CES, « c’est beaucoup de budget et beaucoup de travail, avant et après. Nous avons travaillé trois mois à la présentation de la solution de réalité virtuelle que nous exposions. »

Côté budget, l’aide régionale peut s’avérer précieuse. La Nouvelle-Aquitaine consacre en effet 350 000 euros à cette opération, dont 200 000 pour la prise en charge de la moitié des frais des entreprises. Pour exemple, le ticket pour Go4Iot, basé à Saint-Médard d'Eyrans, s’est monté à 5 000 euros pour un voyageur unique.

Les entreprises ont jusqu’au 15 juin pour déposer leur candidature. Début juillet, dans la foulée de l’annonce des lauréats, débutera la phase préparatoire. Antoine Lamarche prône huit mois d’une méthodologie sans faille. Le directeur de l’association Digital Aquitaine prévient : « Le gibier ne passe qu’une fois, on n’a qu’un coup pour l’avoir. »

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