Bordeaux : La Cité du vin, quelles retombées en attendre?

Bordeaux : La Cité du vin, quelles retombées en attendre?

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La Cité du vin ouvrira ses portes le 1er juin après trois ans de travaux. Avec 450.000 visiteurs attendus chaque année, elle sera l'emblème de la ville et devrait booster considérablement la destination Bordeaux, et générer 40 millions d'euros de retombées économiques.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Après 3 ans de travaux menés tambour battant, elle ouvrira ses portes le 1er juin après avoir été inaugurée la veille par le Président de la République. Elle, c'est bien sûr la Cité du vin. Née de la volonté d'Alain Juppé d'équiper Bordeaux d'un site de loisir et de culture unique, dédié au vin comme patrimoine culturel, universel et vivant, et de la doter d'un bâtiment à l'architecture reconnaissable par tous, à l'image du musée Guggenheim à Bilbao, la Cité du vin sera l'emblème de la ville. Au pied du pont Chaban Delmas, au coeur du nouveau quartier des Bassins à flot, il est vrai que ses courbes audacieuses et ses reflets dorés ne passent pas inaperçus.

Conçue par l'agence d'architecture parisienne X-TU, la Cité du vin aura finalement coûté 81 millions d'euros financés par la ville de Bordeaux (31M€), Bordeaux Métropole (8,5 M€) ; la Région et le CIVB (5,5 millions d'euros chacun) ; l'État (2M€) ; le Conseil général (1 M€) et la CCI de Bordeaux (500.000 €) ; les fonds Feder (12 M€), et le mécénat (15 M€), soit en tout 19 % de financement privé.




Un budget de 10 à 12 M€/an sans subvention

Si la ville de Bordeaux en est le maître d'ouvrage et le propriétaire, elle en a confié l'exploitation à la Fondation pour la culture et les civilisations du vin, présidée par Sylvie Cazes.

À partir de son ouverture, le fonctionnement de la Cité sera donc entièrement assuré par ses recettes propres et le mécénat comme l'explique Philippe Massol, le directeur : «
En année pleine, le budget sera de l'ordre de 10 à 12 millions d'euros, sans aucune subvention. 80 % des recettes proviendront de la billetterie (70 %), du chiffre d'affaires de la boutique, des loyers perçus grâce aux espaces de restauration confiés au groupe Arom et au restaurateur Nicolas Lascombes, et de la privatisation de certains espaces de la Cité comme le Belvédère ou l'auditorium.
Le mécénat représentera environ 20 % du budget mais le but est qu'il soit fléché sur le financement de la programmation culturelle. »




450.000 visiteurs/an attendus
Avec une fréquentation estimée à 450.000 visiteurs par an, la Cité du vin suscite de nombreux espoirs en terme de retombées économiques
pour le territoire. « Le cabinet Protourisme a qui nous avions commandé une étude en 2013 les a estimées à plus de 40 millions d'euros, précise Philippe Massol, la filière viti vinicole devrait en profiter à hauteur de 25 %, notamment grâce à l'oenotourisme. »



Mais pour le moment, la seule certitude, c'est le nombre d'emplois créés. La Cité en elle-même, a d'ores et déjà recruté 250 ETP (100 via la fondation, 50 chez les sous traitant en charge de la sécurité, l'entretien, la maintenance), et 100 chez les restaurateurs. Côté retombées touristiques et développement du territoire, il est aussi certain que l'ouverture de la Cité augure de belles perspectives. «
C'est clairement l'équipement qu'il manquait à Bordeaux pour compléter son offre, explique Nicolas Martin, le directeur général de l'Office de tourisme de Bordeaux. Paris à la Tour Eiffel, Londres Big Ben, Bilbao le Guggenheim. Bordeaux aura désormais son totem qui va conforter aux yeux des touristes son statut de capitale du vin. Depuis 3 ans, nous présentons le projet aux tours opérateurs et professionnels du tourisme du monde entier. Nous sentons un vrai engouement pour la destination. La Cité du vin est clairement l'élément qui va faire qu'ils vont programmer Bordeaux. Cela va aussi nous permettre de désaisonnaliser la destination. »



Attention cependant à ne pas survendre " l'effet Cité ". « Je veux être prudent, tempère Nicolas Martin. Bordeaux ne part pas de zéro en terme de fréquentation touristique comme ont pu le vivre Bilbao ou Lens avec Le Louvre-Lens. Nous avons déjà 6 millions de touristes à Bordeaux, l'ouverture de la Cité va en attirer de nouveaux c'est certain - nous espérons notamment développer le marché du city break c'est-à-dire le week-end de 2/3 jours-, mais ce ne sera pas la révolution. Si on prend l'exemple de Marseille avec le MuCEM, l'année de l'ouverture il y a eu certes plus de visiteurs mais depuis, la fréquentation touristique est stable. »




Bon alignement des planètes pour Bordeaux

Le directeur général de l'Office de tourisme admet cependant que Bordeaux bénéficie actuellement d'un « alignement des planètes très favorable. Dans les 5 ans à venir, je pense qu'on peut raisonnablement penser qu'avec l'ouverture de la Cité du vin, l'arrivée de la LGV, le développement du tourisme d'affaires, des croisiéristes sur la Garonne, nous devrions avoir une croissance à deux chiffres. »




www.laciteduvin.com