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Bluenav vise l’international pour ses moteurs hybrides et électriques
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Bluenav vise l’international pour ses moteurs hybrides et électriques

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La start-up BlueNav, qui développe une motorisation électrique pour hybrider des bateaux à moteurs thermiques, affiche de fortes ambitions de développement. Elle va se servir d’une première levée de fonds de deux millions d’euros pour accélérer son développement commercial à l’international.

Hugo de Malherbe, responsable développement ; Thomas Frouin co-fondateur et Mathilde Gombeaud, chief of staff de Bluenav, start-up basée à Arcachon — Photo : Bluenav

Investir le marché nautique de la transition énergétique. C’est l’ambition portée depuis 2020 par la start-up BlueNav, installée sur le port d’Arcachon (Gironde). L’entreprise d’une trentaine de personnes, co-fondée par Thomas Frouin et son père, Hervé, veut passer à la vitesse supérieure. Le 13 octobre 2022, elle a bouclé une première levée de fonds de deux millions d’euros auprès de Swen Blue Ocean (fonds de soutien à l’innovation maritime), Ardev (investisseur lot-et-garonnais) et le fonds irlandais DeepIE Ventures. Discret sur ses ambitions commerciales et financières, Bluenav précise qu’il va s’en servir pour accélérer son développement industriel et étendre sa "portée commerciale", citant notamment l’Europe et les États-Unis.

Marché de transition

Pour comprendre comment, il faut revenir à sa genèse. BlueNav est un spin-off d’E-Nautic, créé en 2016 par Hervé Frouin et spécialisé dans l’intégration électrique et électronique et l’informatique embarquée dans les bateaux. "L’une de ses spécificités, c’était l’électrification. Nous avons testé beaucoup de solutions existantes sur le marché", raconte Thomas. "Nous nous sommes rendu compte qu’il n’existait encore aucune approche hybride", ajoute-t-il, listant les nombreuses contraintes inhérentes à l’électrification des bateaux, dont l’autonomie des batteries, leur poids et le prix d’achat neuf.

"Nous sommes partis de ce constat pour développer notre approche hybride", poursuit Thomas. D’où l’offre de BlueNav : des moteurs électriques rétractables, les BlueSpin (de 15 à 50 kW), se couplant aux moteurs thermiques des bateaux sans modifier leur structure initiale. La technologie comporte aussi une interface homme-machine installée dans l’ordinateur de bord. Ciblant aussi bien le refit que les bateaux neufs, la start-up vise les chantiers navals, constructeurs ou intégrateurs, pour étoffer sa clientèle.

Cap vers l’export

Ayant d’abord identifié le marché de la plaisance, sa technologie visant uniquement une utilisation à basse vitesse (en dessous de 10 nœuds), BlueNav s’est "rapidement rendu compte qu’il y avait un vrai marché professionnel, notamment pour le transport des passagers ou les ostréiculteurs naviguant sur des zones protégées", assure Thomas Frouin. BlueSpin espère perdurer une fois le marché du 100 % électrique arrivé à maturité. "Demain, si le marché est totalement converti à l’électrique ou à l’hydrogène, nos solutions s’adapteront à la source d’énergie souhaitée", promet le co-fondateur de la start-up, qui devrait recruter une quinzaine de personnes dans les prochains mois.

BlueNav, plutôt qu’en ouvrant des filiales à l’étranger, compte s’y développer "via des partenariats noués avec des distributeurs". S’il se dit prêt à attaquer le marché américain en 2023, le porte-parole affirme que sa société est déjà à l’œuvre pour l’étape suivante, une levée en série A, "probablement dans 18 mois". De quoi augurer d’un futur déménagement. "2023 devrait être une belle année commerciale", glisse-t-il. Ne reste plus qu’à allumer les turbines.

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