En 2022, l’activité du port de Bayonne a été doublement impactée. Par la guerre en Ukraine, d’abord, qui a mis un coup d’arrêt brutal aux démarrages de nouveaux trafics en provenance de la mer Noire, puis par la crise énergétique qui s’en est ensuivie, selon l’analyse de la chambre de commerce et d’industrie Bayonne Pays basque (CCIBPB), qui déplore une baisse "significative et non prévisible" de 15,11 % des tonnages réalisés sur le port (2,05 millions de tonnes).
Baisses de volumes
La fermeture rapide des ports ukrainiens et les tensions sur les marchés russes ont contraint certains acteurs du port -dans les secteurs des engrais, de l’acier et des hydrocarbures, notamment- à trouver de nouvelles sources d’approvisionnement, "l’offre et la demande étaient déséquilibrées. Plus impactant encore, estime la CCIBPB, la diminution des quantités disponibles sur les marchés, la hausse massive des coûts d’achat et leur volatilité" ont réduit drastiquement les quantités qui transitaient par le port.
"Un phénomène d’autant plus regrettable", poursuit la CCIBPB, "que le début d’année était marqué par l’arrivée à Bayonne de nouveaux trafics d’acier en provenance de Russie." D’où les baisses de volumes de l’aciérie locale Celsa de 24 %, le recul des importations d’engrais de 30 % et des hydrocarbures de 40 %.
En revanche, le port a réceptionné pour la première fois du maïs d’importation à destination d’un industriel local, en raison de la sécheresse.
Davantage de capacité d’accueil
En dépit de son bilan 2022, le port bénéficiera bien du programme d’investissement de 30 millions d’euros de la Région et de la CCI, avec des travaux qui devraient débuter prochainement et se terminer fin 2024-début 2025. Le chantier principal concerne l’achèvement de la modernisation du quai Castel, sur le terminal d’Anglet Blancpignon. Cette 3e et dernière tranche d’un plan commencé dans les années 2000 doublera le quai de 180 mètres, permettra l’accueil de plus gros navires et une manutention simultanée de deux bateaux.
"Un quai comme celui-ci ne se construit pas parce que l’on a du trafic, ce serait trop tard", justifie Georges Strullu, élu à la CCI en charge du port. "Il s’anticipe ; il faut investir."
Les 30 millions d’euros comprennent aussi une enveloppe de 4 millions destinés à la démolition de hangars remplacés par 5 000 m2 de nouvelles cellules de stockage.
Par ailleurs, la zone privée des Silos de l’Adour s’étend avec la construction d’un entrepôt supplémentaire de 3 100 m2. Destiné à réceptionner des marchandises en vrac, il complétera le nouvel entrepôt de 4 000 m2 de la Société bayonnaise de manutention portuaire.
Enfin, la CCIBPB ouvre une partie du foncier sur le terminal Saint-Bernard à des porteurs de projet, sous le régime d’une autorisation temporaire d’occupation. Dépôt des candidatures au 24 mars.
