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Volum-e : La PME se structure pour passer du prototype à la série
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Volum-e : La PME se structure pour passer du prototype à la série

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Filiale du groupe MMB, spécialiste des prototypes haut de gamme, Volum-e investit fortement dans l'achat de nouvelles machines pour passer du prototype à la production en série.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Aéronautique, médical, design industriel, automobile, biens d'équipements et de loisirs, et aussi parfumerie, joaillerie ou encore cosmétique... Spécialiste du prototypage de haute qualité par fabrication additive plastique et métal, Volum-e (ex-MB Proto), basée à Blangy-sur-Bresle (76), intervient dans de nombreux secteurs d'activité de la création à la pièce finie. Mais, depuis 2015, la filiale du groupe MMB, dirigé par France Desjonquères, et précurseur en 1995 dans l'impression 3D plastiques par stéréolithographie et filtrage de poudre, a choisi de passer une étape en se lançant dans la production pour des marchés de petites à moyennes séries, tout en conservant : « La partie développement », explique Hervé Michel, directeur commercial qui précise : « Volum-e est un peu le bureau recherche et développement de MMB, même si les deux sociétés sont deux entités distinctes ».

Le projet Volum-e

Lancé en 2014 pour un montant de 11 millions d'euros, le projet Volum-e prévoit la construction d'un nouveau bâtiment de 1.000 m² (sur le site actuel) dédié à la fabrication additive plastique et métal. Une technologie qui permet à fabriquer, couche par couche, grâce à l'ajout de poudre métallique en fusion, un objet physique à partir d'une copie numérique. L'objet est constitué en un seul bloc grâce à un faisceau laser couplé à un modèle de conception assisté par ordinateur (CAO) en trois dimensions de la pièce à produire. Au total, le plan Volum-e va permettre de doubler le parc machines avec l'intégration de dix nouvelles machines de fabrication additive dont la dernière en date au mois de février dernier pour un montant d'1,3 million d'euros : « C'est notre plus grosse machine de fabrication additive qualifiable, destinée à répondre aux marchés spécifiques de l'aéronautique pour lesquels il faut des qualifications spécifiques », précise Hervé Michel. Une machine de marque allemande EOS dont la capacité permet de fabriquer des pièces de taille plus importantes afin d'ouvrir de nouveaux marchés à Volum-e : « Volum-e a vocation à investir massivement pour se placer comme leader français du parc machines et répondre aux montées en cadence de l'aéronautique et d'autres secteurs. Nous nous préparons notamment pour les moteurs d'Ariane VI car nous sommes référencés et qualifiés production pour le groupe Safran. Et le moteur Ariane VI pourrait nécessiter de nombreuses pièces de fabrication additive en métal. Notre volonté est d'être en capacité d'augmenter la fabrication additive de 50 % d'ici 2020 », s'enthousiasme le directeur commercial. Trois machines sont encore à venir sur 2016 pour un montant d'investissement total de 4,5 millions d'euros. En trois ans, la filiale du groupe MMB prévoit de tripler son chiffre d'affaires pour passer de 2,15 millions d'euros en 2015 à 6,5 millions d'euros d'ici 2018. Le projet Volum-e comprend aussi une phase d'embauches pour soutenir le développement de la fabrication avec deux techniciens déjà recrutés en 2015 et une prévision de cinq embauches sur la période 2016-2017 sur des postes de techniciens, chargés d'affaires, chimistes et bureau d'études.

Doubler les capacités à l'export

Si, pour le moment, la part export de la fabrication additive de pièces plastiques ne représente que 20 % du chiffre d'affaires de Volum-e, celle-ci est appelée à doubler dans les trois ans grâce aux investissements de l'entreprise : « Nous voulons tendre vers les 40 % à l'export sur tous nos types de marché », assure Hervé Michel. Dirigée vers de la duplication de pièces plastiques dans des moules sillicones pour le secteur pharmaceutique ou médical, l'activité export de Volum-e doit, à terme, se déployer sur d'autres secteurs comme celui de la Formule 1 avec la fabrication de pièces additives métalliques pour des pièces moteurs de type passage d'air. Dans ce secteur, l'entreprise normande bénéficie déjà d'une expérience réussie pour le concept car Peugeaot Fractal et la fabrication de pièces métalliques comme le volant. « Notre technologie nous permet d'aller sur tous types de marchés, ça ouvre des portes. Nous allons travailler pour Airbus Safran launcher sur la partie moteurs de lanceurs ou une grosse partie de l'activité se passe en Allemagne. Nous travaillons aussi pour la joaillerie et la bijouterie avec des matériaux précieux comme le Titane. L'horlogerie pourrait aussi être un débouché prometteur », développe le directeur commercial.

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