Fruit de la fusion des ports de Rouen, Le Havre et Paris le 1er juin 2021, l'établissement public Haropa Port affiche une croissance de 12 % en 2021, avec 83,6 millions de tonnes de fret maritime. À cela s’ajoutent les 22,5 millions de tonnes de trafic fluvial réalisé en Île-de-France (+ 4 %), qui permettent à l’ensemble fluvio-maritime de totaliser plus de 106 millions de tonnes pour son premier exercice. Soit un résultat qui place Haropa au-dessus de son niveau d’avant-crise du Covid.
Des flux en hausse
Les grands flux maritimes opérés sur ses terminaux de Rouen et du Havre concernent les vracs solides avec 13,8 millions de tonnes. Un résultat en retrait de 4 % lié à la baisse des exportations céréalières rouennaises à "seulement" 7,6 millions de tonnes (-13 %). De leur côté, les vracs liquides affichent une hausse de +12 % à 38,9 millions de tonnes, avec le retour des importations de pétrole brut à 15,4 millions de tonnes et malgré la baisse des produits raffinés à 17,3 tonnes. Enfin, les marchandises diverses conventionnelles sont en augmentation de +13 % (1,58 million de tonnes).
L’élément phare de cet exercice réside dans le décollage du trafic conteneurisé, qui bondit de 28 % et franchit la barre des 3 millions d’équivalents vingt pieds (EVP) pour une masse de 38,4 millions de tonnes.
Si le segment inland (boîtes pleines et vides) arbore une croissance de 15 %, celui des transbordements progresse de 79 % à 843 000 EVP, soit un nouveau record.
"Le Havre a su accueillir les escales des ports de Rotterdam et Anvers sursaturés par la congestion portuaire du range Nord Europe. Et il continue de le faire", se réjouit Stéphane Raison, président du directoire d’Haropa Port. D’autant que la dizaine d’escales supplémentaires de lignes régulières traitées sur les terminaux de Rouen et génératrices de 6 800 EVP manutentionnés a parfaitement illustré la complémentarité des solutions offertes aux armateurs sur l’axe Seine.
Un potentiel de 5 millions d'EVP
Mais le meilleur reste à venir alors que les dirigeants de Haropa Port évaluent à 5 millions d’EVP le potentiel annuel pouvant être traité sur leurs terminaux.
Par exemple, l’opérateur de terminaux TIL (Terminal Investments Limited), détenu majoritairement par Mediteranean Shipping Company (MSC), numéro un mondial du transport maritime et de la logistique du conteneur, a récemment finalisé sa joint-venture avec Terminaux de Normandie pour devenir l’actionnaire unique de TNMSC et de TPO sur le grand terminal Port 2000.
Côté projets, les deux derniers postes à quai du terminal Port 2000 offriront dès fin 2022 700 mètres de quais supplémentaires et une capacité de 1 million d’EVP par an.
Près d'1,5 milliard d'euros d'investissements publics
"Les annonces récentes des différents partenaires de Haropa Port et le niveau de leurs investissements confirment que l’ensemble portuaire dispose désormais de la bonne taille critique et des méthodes de travail adéquates pour améliorer sa compétitivité et ses résultats", souligne Daniel Havis, président du conseil de surveillance d'Haropa. D’autant que l’établissement public a été doté par l’État d’une "trajectoire financière massive" de 1,45 milliard d’euros sur la période 2020/2027 pour poursuivre son plan stratégique.
En attendant, 2021 est présentée comme "une année exceptionnelle en termes d’investissements publics avec 197 millions d'euros réalisés". Les investissements privés ont, eux, représenté 353,5 millions d’euros l’an passé et devraient atteindre 550 millions cette année.Le budget prévisionnel 2022 atteindra 256 millions d'euros.
