Soufflet Biotechnologies (80 salariés) est en train d’imaginer de nouvelles façons de produire des enzymes et des levains pour les secteurs de l’œnologie, de la brasserie et de la distillerie. Cette filiale du groupe Soufflet en fabrique pourtant depuis 30 ans dans son usine de Colombelles, dans le Calvados. Mais la structure cherche aujourd’hui à réduire son impact sur l’environnement. Elle vient pour cela de lancer un projet innovant intitulé Extrême.
Réduire les consommations d'eau et d'énergie
« L’objectif premier est de limiter les intrants : matières chimiques, sels ou électricité. C’est une nécessité si l’on veut accompagner la croissance du site. L’idée est d’abord de faire mieux avec les installations actuelles », explique Yannick Boulis, directeur du site. L’ambition est triple : améliorer la qualité des eaux de rejets, réduire les consommations d’eau et d’énergie. Ces économies permettront d’améliorer la productivité de l’usine. « Nous devons intervenir sur toutes les étapes du process industriel, depuis la fermentation jusqu’à la filtration », ajoute le directeur.
Un projet sur deux ans, qui s’élève à 560 000 euros, dont 120 000 euros financés par la Région Normandie dans le cadre du dispositif Impulsion – Innovation : « Nous sommes aujourd’hui en phase d’étude de faisabilité, nous espérons avoir les premiers résultats avant l’été. »
Au terme de ces essais, le projet s’inscrira dans une seconde étape, par la modification du process industriel et le changement des machines avec des investissements plus lourds. « Actuellement, les rejets sont gérés par la station d’épuration de Caen la Mer. En fonction de l’étude de faisabilité, le groupe pourrait décider, ou non, d’équiper l’usine d’une station d’épuration pour gérer les pollutions à la source. »
R&D sur de la pulpe de betterave
Les équipes R&D de Soufflet Biotechnologies travaillent sur un autre sujet majeur, lié à la matière première utilisée pour produire les enzymes : la pulpe des betteraves produite sur la sucrerie de Cagny. L’avenir de la sucrerie normande est incertain, puisque son propriétaire, le groupe allemand Südzucker, a décidé de fermer l’usine. « Si l’on doit changer de substrat ou utiliser une betterave d’une autre région et cultivée dans un sol différent, l’enzyme produite risque de ne pas avoir la même qualité. Nous devons anticiper ce changement potentiel et travailler sur une solution de rechange avec de nouveaux fournisseurs en cas d’arrêt définitif de la sucrerie. »
Soufflet Biotechnologies développe et produit des enzymes de panification et des levains via une technique innovante et rare : la fermentation en milieu solide. L’usine produit 750 tonnes de matières sèches et expédie 2 000 tonnes de produits chaque année.
