A l’heure de la déforestation massive et ses conséquences néfastes sur les émissions de gaz à effet de serre, le groupe SLB (30 collaborateurs – 30,5 M€ de CA) nage à contre-courant depuis près 27 ans. Son fondateur, Stéphane Ledentu, a un crédo : « La forêt est le poumon du monde, il faut la préserver ».
En 1991, il lance la société SLB à Torigny-les-Villes, dans la Manche, en se spécialisant dans l’exploitation forestière et le négoce du bois. « Rapidement, nous avons créé des groupements forestiers pour sécuriser l’approvisionnement en bois mais aussi pour sauver nos forêts. Dès 2007, nous avons acquis des forêts en Roumanie et créé le support d'investissement Eastern Forest dans ce pays », explique le PDG.
Mais la société veut aller plus loin et développe, en 2008, le programme « Brazil Développement Durable », un concept d’afforestation (plantation d’arbres sur une surface non boisée) innovant et avant-gardiste tenant de la dimension écologique qui consiste à « acquérir de la forêt issue d’afforestation afin de réduire ses émissions de CO2 ».
Une méthodologie pour compenser les émissions de CO2
En 2011, le groupe met alors au point un programme qu'il décrit comme "éconologique", alliance vertueuse de l’écologie et de l’économie : « Notre programme permet aux entreprises, investisseurs, institutionnels et particuliers d’améliorer leur engagement climat. Le groupe SLB fournit aux investisseurs une méthodologie qui leur permet de déterminer le nombre d’arbres à planter pour compenser leurs émissions de CO2 et ainsi participer à la lutte contre le changement climatique. » Les arbres sont ensuite utilisés dans la production de papier, mais aussi dans les industries de l’ameublement et de la construction : « cela permet de limiter considérablement l’utilisation de bois issus de forêts naturelles. On considère qu’un hectare de forêt plantée remplace 5 hectares de forêt native », assure Stéphane Ledentu. Et les chiffres affichés par SLB sont éloquents : 817 hectares de forêt amazonienne naturelle préservée, plus d’un 1,6 million d’arbres plantés, 10 500 hectares de forêts gérés, plus de 780 000 tonnes de CO2 compensées…
2 millions d’euros d'investissement
SLB développe également des gammes de produits naturels sous l’appellation Terra Fertilis, destinés à fortifier, nourrir et protéger les plantes, « alternative aux produits chimiques ». Poursuivant son développement, le groupe vient d’ouvrir à Argentan sa propre unité de production dédiée à la fabrication d'un charbon végétal naturel provenant de forêts d’essences pures et durablement gérées. Onze mois et 2 millions d'euros d’investissement ont été nécessaires pour rendre ce site de 2 100 m2 opérationnel.
— Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises
« L’usine utilise un process de pyrolyse à feu continu unique et totalement innovant, précise le directeur du projet industriel, Freddy Gautier. Elle emploie pour l’heure quatre personnes et est dimensionnée pour produire 1 600 big bags par an, soit 400 tonnes de charbon végétal. Dans trois ans, elle aura la capacité de produire 1 200 tonnes avec deux machines supplémentaires. » Le site lancera en 2019 la production de sticks de charbon végétal.
