Ridel-Mecanolav : Les ambitions mondiales d'une PME normande
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Ridel-Mecanolav : Les ambitions mondiales d'une PME normande

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En livrant fin avril au site Snecma d'Évry un ensemble de nettoyage de pièces industrielles de 18 m de long, la PME de Neufchâtel-en-Bray finalise un projet hors normes. Mais pour l'avenir, c'est sur un modèle plus compact mais pas moins innovant qu'elle compte pour doper sa croissance.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Après 14 mois de développement et de chantier dans les ateliers de Neufchâtel-en-Bray, les équipes de Ridel-Mécanolav sont prêtes à démonter « le colosse du nettoyage de pièces ». Un ensemble de 18 mètres de long pour 8 mètres de large, assemblé et testé sur site, qui est destiné à rejoindre le site Snecma d'Évry d'ici la fin avril. Concepteur et assembleur de machines de nettoyage de pièces industrielles, la PME familiale réalise là un coup « hors norme » pour une entreprise de 36 salariés.

Un marché de près de 2 millions d'euros

Le marché à lui seul pèserait entre 1 et 2 millions d'euros. Un gros coup pour cette PME normande qui réalise en moyenne 6 millions d'euros de chiffre d'affaires par an ! « Notre force dans ce dossier, explique le directeur général Matthieu Vallois, c'est d'avoir fait du cousu-main... Et du franco-français ! Cette machine, vous ne la retrouverez dans aucun catalogue ». Présent de longue date auprès des acteurs de l'aéronautique, la PME espère juste que la performance donnera des idées aux concurrents du motoriste du groupe Safran, et notamment à Rolls Royce. Mais au-delà de la démonstration de savoir-faire, ce marché record ne devrait pas faire dévier l'équipe de direction de Ridel de la stratégie dans laquelle elle s'est engagée. Plus connue sous le nom de sa marque commerciale Mecanolav, la PME a cofondé en 2000 avec trois industriels allemands du nettoyage de pièces, EMO, Hosël et LPW, le groupement Surface Alliance (50 millions d'euros de CA/220 employés). Un ensemble au sein duquel l'entreprise normande a trouvé ses marques, en grande partie grâce à une innovation « maison » qui lui donne aujourd'hui un véritable avantage concurrentiel.

Mecanofast, une véritable rupture technologique

En 2012, année charnière pour l'entreprise, Mecanolav emménage dans les murs de l'ancienne chambre froide du site Gervais du groupe Danone, à Neufchâtel-en-Bray. C'est aussi à ce moment précis que l'entreprise livre sa première machine MecanoFast ; une machine de nettoyage de pièces à l'unité qui propose une véritable rupture technologique : le nettoyage et le séchage en 30 secondes des pièces à l'unité. Compacte (700 mm de large), la machine prend peu de place sur un îlot de production (2 m²) et permet, explique Matthieu Vallois, « de diviser le coût d'exploitation par deux grâce à une consommation d'énergie moindre que celle d'un tunnel de lavage traditionnel ». Depuis son lancement en 2012, Mecanolav en a déjà vendu une centaine d'unités. Et l'entreprise ne compte pas s'arrêter là. En France comme à l'international. « En 2009, rappelle Philippe Ridel, on réalisait 18 % de notre chiffre d'affaires à l'export. En 2015, nous étions à 48 % ». Pour 2020, le dirigeant ambitionne ni plus ni moins que de devenir une référence mondiale dans le « one piece flow cleaning », autrement dit sur le créneau des machines de nettoyage de pièces à l'unité. « Aujourd'hui, personne ne fait ça, même à l'international », assure le P-dg. Pour y parvenir, l'entreprise vise tout particulièrement deux secteurs d'activité ou elle est déjà présente sur le marché hexagonal : l'aéronautique et l'automobile. « Nous sommes actuellement nº1 dans l'aéronautique en France sur ce créneau », explique Philippe Ridel. Quant à l'automobile : c'est LA cible de Mecanolav à l'international.

Ridel veut ouvrir une filiale en Allemagne

Pour atteindre ses objectifs, la PME normande a déjà pris une première décision forte : créer dans les mois qui viennent une filiale en Allemagne. « C'est important de s'implanter là-bas. Les centres de décision dans l'industrie mécanique gravitent beaucoup autour de l'Allemagne », rappelle le P-dg. Et ce n'est certainement pas un hasard si Mecanolav a déjà placé sept de ses machines Mecanofast auprès d'industriels de République Tchèque, pays réputé pour être la base arrière de l'industrie allemande. Quant à savoir si une telle implantation gênerait ses actuels partenaires d'Outre-Rhin, Philippe Ridel est catégorique : « C'est un produit tellement différenciant qu'il n'y a pas d'équivalent en Allemagne »

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