Peu loquace depuis sa démission le 27 juin dernier des fonctions exécutives de Remade, entreprise de reconstruction de smartphones, qu’il a fondée en 2013 à Poilley dans la Manche, Matthieu Millet sort du silence, via… son compte Facebook où il s’exprime longuement sur les événements survenus depuis le début de l’année. « Je suis debout et déterminé à me battre pour faire éclater la vérité » annonce Matthieu Millet, via Facebook le 8 novembre dernier. Et de retracer l’histoire de Remade, depuis sa naissance, jusqu’au virage stratégique pris en 2017 « pour satisfaire au mieux les marques » et la nécessité de réunir davantage de financements. « Le potentiel de croissance de Remade était important et les analyses faites par des experts en industrie démontraient la rentabilité de notre modèle économique… » « L’étude menée par ces experts montrait même un besoin d’embauches complémentaires de 80 personnes pour la fin 2019 », confirme-t-il.
Une levée de fonds exceptionnelle de 125 millions d’euros à l’été 2018 vise à refinancer les dettes des différentes filiales du groupe : « Sur ces 125 millions, 25 étaient conditionnés à la réalisation d’une augmentation de capital de 25 millions minimum. Nous avons donc touché 100 M€ mais remboursé 75 M€ de dettes et de différents intérêts financiers. Il ne restait donc à RemadeGroup que 25 M€ alors que le budget montrait un besoin du double. »
« J’ai senti que l’on cherchait à m’écarter »
Après la défection d’un nouvel investisseur qui ne parvient pas à tenir son engagement, Matthieu Millet ouvre les négociations entre associés début 2019. Au printemps suivant, après un conflit avec un actionnaire, il décide de démissionner de la direction de l’entreprise. « J’ai senti que l’on cherchait à m’écarter… je voyais que le chiffre de juillet ne décollait pas et qu’il fallait prendre des décisions immédiates. Mais le nouvel actionnaire a décidé de nommer un nouveau dirigeant » regrette Matthieu Millet qui avance que « tout a été fait pour abîmer son image » et dénonce des « rumeurs de malversations ».
Jeudi 14 novembre, il fait paraître sur son compte Facebook un nouveau communiqué annonçant « son intention de porter plainte pour diffamation à l’encontre des auteurs des tracts syndicaux dans lesquels figurent de très graves accusations visant tant sa personne que sa gestion de l’entreprise. » Le PDG annonce par ailleurs, qu’il mandate un huissier de justice pour assister à l’assemblée générale des salariés de Remade, prévue ce 15 novembre, « afin de consigner tout éventuel propos diffamatoire ou injurieux à son encontre ».