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Remade : les salariés s’attaquent aux stocks et le CSE dépose plainte contre X
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Remade : les salariés s’attaquent aux stocks et le CSE dépose plainte contre X

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Les salariés de Remade ont entamé, jeudi 12 décembre, une action pour faire entendre leur voix devant « l’indifférence générale pour l’avenir ». Une partie du stock a été détruit et le CSE a porté plainte contre X pour « faux bilan, banqueroute et abus de biens sociaux ».

L’entreprise de reconstruction de smartphones a été placée en redressement judiciaire le 26 septembre, puis en liquidation judiciaire, le 28 novembre, par le tribunal de commerce de Rouen — Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Un vent de révolte souffle à Poilley, dans la Manche, sur le site de Remade. L’entreprise de reconstruction de smartphones a été placée en redressement judiciaire le 26 septembre par le tribunal de commerce de Rouen, puis en liquidation judiciaire le 28 novembre, et son avenir semble bien sombre. « Les actionnaires, les investisseurs et les élus n’ont que faire de la situation des centaines de salariés menacés. Nous constatons avec effroi que le seul intérêt commun de l’ensemble des parties prenantes de ce dossier est leur intérêt financier. A cette date, les offres de reprises ne concerneraient qu’une poignée de salariés et le Plan de Sauvegarde de l’Emploi n’est pas financé », s’insurgent les salariés.

De fait, sur les quatre offres de reprise présentées au tribunal de commerce, seules deux ont été retenues, mais sur les quelque 800 salariés du groupe (près de 400 à Poilley), les repreneurs ne s’engageraient à reprendre que 50 salariés (groupe Takara) ou 96 salariés (Creative Technology Solutions).

« Nous ne nous laisserons pas faire »

Des propositions inadmissibles pour les salariés qui ont décidé de se mobiliser avec une série d’actions symboliques en détruisant, chaque jour, 1 000 Iphone du stock devant le siège de l’entreprise « jusqu’à être entendus ». La première destruction a eu lieu, le 12 décembre, sur le parking de la société, en présence du maire d’Avranches, David Nicolas, venu soutenir les salariés. « Les responsables de cette situation restant muets à nos multiples cris d’alarme, alors nous avons décidé d’agir. Puisque pour eux les hommes n’ont aucune valeur, nous allons nous attaquer à la seule valeur qu’ils comprennent : l’argent. Nous ne nous laisserons pas faire, nous ne serons pas sacrifiés sans indemnités. Le temps presse, la balle est dans le camp des élus et des financiers, il est grand temps qu’ils réagissent et assument leurs actes » affirment les membres du CSE (Comité Social et Economique), lequel vient de déposer une plainte contre X pour « présentation de faux bilans, banqueroute, abus de biens social et escroquerie. »

Le rapport d’analyse économique et financière de la société demandée par le CSE, qui a mandaté un cabinet spécialisé, ferait état de plusieurs flux financiers « controversés » dans « l’intérêt de certaines parties prenantes », dont plusieurs actionnaires, et note une mauvaise gestion de la société. « La société était en état de cessation de paiement depuis plus de 700 jours avant l’arrivée du nouveau PDG Renaud le Youdec, et il n’y a eu aucune alerte quant à la fragilité de la société » notent les membres du CSE.

Les salariés affichent leur intention de poursuivre leur action de destruction du stock jusqu’au jugement du tribunal, le 17 décembre prochain.

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