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Pour Dedienne Multiplasturgy Group, "l'Europe et les Etats-Unis se trompent de combat"
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Pour Dedienne Multiplasturgy Group, "l'Europe et les Etats-Unis se trompent de combat"

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Pierre-Jean Leduc, PDG de Dedienne Multiplasturgy Group (600 salariés), estime que l'Europe et les États-Unis feraient mieux de s'entendre plutôt que de se mener une guerre commerciale. Pour mieux contrer l'Asie.

— Photo : Dedienne

Dedienne Multiplasturgy Group (600 salariés, 67 M€ de CA) n’a pas souffert des prises de position américaines. Du moins, pas pour l'instant. Ayant son siège social à Saint-Aubin-sur-Gaillon, dans l'Eure, le fabricant de pièces et de sous-ensembles en plastiques techniques et composites s'est implanté aux États-Unis en 2016, suite au rachat de MET Plastics, une entreprise basée à Chicago. Pour Pierre-Jean Leduc, PDG du groupe normand, la politique américaine « joue en faveur du président Trump avec une Bourse qui surperforme et une activité économique très bonne aux USA. Et notre filiale continue de très bien performer ».

Des propos que le dirigeant nuance aussitôt : « Si cette analyse est vraie à court terme, qu’en sera-t-il du moyen terme et quels vont être les dégâts collatéraux ? Ainsi, si je prends l’exemple de la fabrication de moules dans notre activité, depuis le 4 juillet, les moules chinois sont taxés à 25 %, c’est donc une bonne nouvelle pour les moulistes américains en matière de compétitivité. Mais, si on regarde de plus près, on s’aperçoit que ce secteur d’activité a peu à peu disparu et qu’il reste peu de spécialistes américains. De fait, comme ils doivent beaucoup fournir, ils augmentent les prix. In fine, les taxes ont un impact sur les prix ».

Pour Pierre-Jean Leduc, les États-Unis se trompent de combat et d’enjeu dans cette guerre économique qui a démarré avec la mise en place de nouvelles taxes sur l’acier et l’aluminium : « Le vrai enjeu pour moi, c’est la coalition des États-Unis et de l’Europe contre l’Asie, pas les États-Unis contre l’Europe. Car l’Asie à une volonté hégémonique évidente et va certainement devenir la première puissance économique d’ici 2025. Plutôt que de se faire la guerre, notre intérêt est de rapprocher les économies occidentales, car je ne pense pas que les États-Unis soient capables de rester leader, sauf dans le domaine de la défense. Dans tous les autres secteurs, ils vont être rattrapés ou dépassés ».

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