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PKB se renforce face à ses concurrents allemands et américains
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PKB se renforce face à ses concurrents allemands et américains

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Spécialiste des machines de conditionnement de parfums et cosmétique, PKB participe au projet collaboratif "EUGENE" destiné à améliorer la compétitivité et la productivité des usines. Pour PKB, l'enjeu est de rester performant face à ses concurrents allemands et américains.

— Photo : Sébastien Colle

« Nous sommes à la croisée des chemins, nous vivons la révolution 4.0 », s’enthousiasme Christophe Guyard, P-dg de PKB, plus important fabricant de lignes et de machines de remplissage de flacons de parfums et cosmétiques en France. Discrètement implantée à Angerville-la-campagne , l’entreprise normande produit 80% du parc français de machines de conditionnement de parfum avec pour références les plus grandes marques comme Givenchy, Chanel, Dior, ou encore Clarins. Pour rester les meilleurs et prendre une longueur d’avance sur une concurrence essentiellement allemande, PKB a décidé de rejoindre le projet collaboratif « EUGENE ». D’un montant de 3 millions d’euros d’investissement (dont 600 000€ investis par l’entreprise et une aide de 117 000€ de la Région), le projet EUGENE a pour objectif de développer un système de supervision automatisée et adaptable pour améliorer la compétitivité et la productivité des usines en rendant disponibles au maximum les lignes de production manufacturière.

Améliorer la connectivité des matériels

Dans un contexte de forte demande manufacturière, PKB se trouve confrontée à une problématique de multiplication des données, selon Christophe Guyard : « Nous travaillons sur des produits de valeur, fabriqués en petite série et personnalisés. De plus, les produits lancés sur le marché ont une durée de vie de plus en plus courte et il y a une grande segmentation, d’où des contraintes de multiplication de data ». Si des outils de supervision existent pour les industries à gros volumes et totalement automatisées, ce n’est pas le cas dans les industries manufacturières « classiques » soumises à la fabrication en moyenne et petite série, au changement de format, aux opérations manuelles sur la chaîne et à l’hétérogénéité des lignes. « Beaucoup de données sont disponibles sur des équipements prévus pour être connectés mais qui ne le sont pas dans les faits et sont donc sous-exploitées chez nos clients par manque de supervision », explique Cyril Hourmand, directeur industriel chez PKB qui souligne : « L’enjeu numéro pour nous est d’arriver à faire communiquer tous les systèmes entre eux ».

Mettre en place des protocoles communs c’est l’un des objectifs du programme EUGENE, porté par la société de mode et de parfums PUIG (28) et avec pour partenaires DPS (78), société technologique spécialisée dans la fourniture de solutions d’optimisation, PKB et l’Institut supérieur de mécanique de Paris et qui vise les systèmes de fabrication de secteurs industriels variés. EUGENE devra notamment optimiser en temps réel l’ordonnancement, la configuration et les maintenances des machines des lignes de production : « Au final, l’ensemble des data sera collecté et traité par simulation et diagnostics puis renvoyé aux machines pour des actions correctives (dimensionnement, capteurs, volume à remplir…Ndlr), afin d’éviter les arrêts de lignes », souligne le directeur industriel. Prévue pour être principalement appliquée à l’industrie du conditionnement/embouteillage, notamment pour le secteur de la cosmétique, EUGENE a vocation à se déployer dans d’autres domaines comme la pharmacie, ou l’agroalimentaire.

Un chiffre d’affaires multiplié par sept en dix ans

Reprise en 1998 par Christophe Guyard, PKB a misé son développement sur la R&D et le développement de filiales à l’étranger. Etats-Unis, Inde, Allemagne… PKB exporte 70% de ses machines sur les cinq continents auprès de tous les acteurs industriels ainsi que les conditionneurs à façon. En dix ans, la société a su multiplié son chiffre d’affaires par sept, assure son P-dg qui ne souhaite pas le divulguer pour cause de concurrence allemande : « qui ne donne pas ses chiffres » et qui précise : « La recherche et le développement sont nos moteurs de développement, notamment face à nos concurrents frontal que sont les allemands et les italiens. Aux Etats-Unis, nous commençons à réussir notre essor car nous avons mis aux normes US nos matériels et sommes les seuls à le faire hors constructeurs américains ». S’il est confiant dans la réussite du projet collaboratif EUGENE : « Seuls, nous n’irions pas assez vite », et la qualité de son offre, Christophe Guyard avoue regarder d’un œil inquiet l’arrivée de la concurrence chinoise : « Jusqu’ici leurs services et matériels n’étaient pas bon. Mais ils ont lancé des programmes pour nous rattraper avec CHINA 2025 ».

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