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Philippe Bencteux (Robocath) : « Nous voulons devenir les leaders mondiaux de la robotique vasculaire »
Interview Rouen # Santé # Levée de fonds

Philippe Bencteux président-fondateur de Robocath Philippe Bencteux (Robocath) : « Nous voulons devenir les leaders mondiaux de la robotique vasculaire »

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Philippe Bencteux, président-fondateur de Robocath, concepteur-fabricant rouennais de robots pour le traitement des maladies cardiovasculaires, a réalisé une nouvelle levée de fonds de 5 millions d’euros pour accompagner la commercialisation de son robot R-One. Avec l’ambition de devenir le leader mondial de la robotique vasculaire.

— Photo : Robocath

Le Journal des Entreprises : Comment allez-vous utiliser cette nouvelle levée de fonds de 5 millions d’euros ?

Philippe Bencteux : Cette nouvelle opération doit permettre à Robocath (25 salariés, NDLR) de poursuivre les actions relatives au lancement commercial de notre plateforme robotique R-One, un télémanipulateur pour cathéters innovant dans le domaine de la cardiologie, mis au point après quinze ans de recherche et développement.

Le Medical Training & Testing Center (MTC) de Rouen, une structure qui forme des professionnels de santé, en particulier dans le domaine des nouvelles technologies dans plusieurs pays d’Europe, en a déjà acquis un exemplaire. Cela nous permet de réaliser des tests et d’avoir des retours sur son utilisation chaque mois. Une trentaine de professionnels, venus du monde entier, a déjà testé notre robot au MTC. Ils ont pu découvrir comment R-One aide les chirurgiens - avec des interventions augmentées ou avec la possibilité de réaliser de nouveaux mouvements de la main - et les protège face aux rayons X.

Notre objectif avec cette nouvelle levée de fonds de 5 millions d’euros est de réaliser un lancement commercial limité et maîtrisé pour nos premiers robots, afin de pouvoir recueillir les retours utilisateurs et être sûrs du fonctionnement de nos outils.

Qui sont les acteurs de cette levée de fonds ?

P.B : La levée de fonds a été réalisée auprès des actionnaires historiques de la société, que sont Go Capital, NCI, Normandie Participations, M Capital et Supernova Invest. De nouveaux acteurs sont également venus compléter le tour de table, dont la Caisse d’Épargne Normandie Innovation, le Crédit Agricole Innove en Normandie et Unexo. Robocath avait déjà levé 6,4 millions d’euros au cours de l’année 2017.

Quels sont les atouts de R-One face à la concurrence ?

P.B : Nous sommes à un moment clé de la vie de l’entreprise, avec le lancement commercial de notre plateforme robotique. Et pour renforcer ce lancement, nous venons de recruter Lucien Goffart au poste de directeur général. Il a occupé de nombreuses fonctions dans des industries leaders du secteur et a accompagné le déploiement commercial de plusieurs produits à l’international. Cette nomination intervient dans un contexte de marché particulièrement favorable (4 millions d’angioplasties réalisées dans le monde chaque année, pour plus de 15 000 salles de cathétérisme, ce qui ouvre à Robocath le potentiel d’un marché évalué à 10 milliards d’euros, NDLR) avec le rachat, cet été, de notre seul concurrent direct, Corindus Vascular Robotics, par Siemens, à hauteur de 1,1 milliard de dollars.

Aujourd’hui, nous sommes engagés dans un projet industriel avec une valeur certaine au long cours, créateur de richesse et d’emplois pour la région. Notre objectif est de devenir le leader mondial de la robotique vasculaire, avec un chiffre d’affaires estimé à environ 20 M€ d’ici à 5 ans. R-One est une solution efficace qui fait gagner du temps et accessible financièrement face aux autres solutions robotiques. Et nous avons déjà plusieurs marques d’intérêt en France et à l’international.

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