Rouen
Pascal Gabet (Haropa) : « Faisons de Rouen un port entrepreneur »
Interview Rouen # Logistique # International

Pascal Gabet directeur général de Haropa Port de Rouen Pascal Gabet (Haropa) : « Faisons de Rouen un port entrepreneur »

S'abonner

Pascal Gabet, 45 ans, directeur général du Grand Port Maritime de Rouen où il assurait depuis 2013 ans la direction des accès maritimes, veut faire de Rouen « un port entrepreneur », en développant de nouveaux services issus du digital et de la transition écologique.

— Photo : Haropa-Port de Rouen

Quelles sont les perspectives de trafic pour 2019 et les principaux investissements en cours ?

Pascal Gabet : Avec un trafic maritime dépassant les 23 millions de tonnes, 2018 a été une excellente année pour le port de Rouen. Pratiquement toutes nos filières ont été en hausse et le trafic fluvial a atteint 5,4 millions de tonnes. L’exercice 2019 a bien démarré avec 10 % de progression au 1er trimestre et même 30 % pour les exportations céréalières. À ce sujet, les ultimes opérations de dragage d’approfondissement vont permettre d’accueillir des navires de 260 mètres de long et 46 mètres de large au Terminal Sénalia de Grand-Couronne.

Dans le cadre du programme d’investissements en cours, nous achevons l’extension de la plateforme du Quai de Petit-Couronne. Le manutentionnaire Surveyfert, le silo Maison Bleue du Groupe BZ, et Guy Dauphin Environnement y sont déjà implantés. Nous attendons, d’ici 2021, l’arrivée d’un quatrième opérateur exerçant un nouveau type d’activité. Sur la zone logistique RVSL Amont, où le port a investi 10 millions d’euros, nous sommes en négociation exclusive avec le logisticien P3 qui prévoit de construire un entrepôt modulaire de 60 à 80 000 m2.

« L’exercice 2019 a bien démarré avec 10 % de progression au 1er trimestre et même 30 % pour les exportations céréalières ».

Et ceux envisagés à moyen terme ?

P.G. : Le port a bâti un programme de maintien et de réhabilitation des infrastructures portuaires existantes, sur une période de dix ans, pour un montant de 110 millions d’euros. L’opération devrait s’inscrire dans le Projet Stratégique 2021-2025 du futur établissement portuaire unique de la Seine. Nous allons démarrer dès la fin de l’année la réhabilitation du terminal du Bassin aux Bois (silo sucrier, NDLR) pour 15 M€. Nous avons aussi lancé celle du quai de la Papeterie à Petit-Couronne. Enfin, nous voulons aussi offrir de nouveaux terminaux portuaires. Le remblaiement de la Darse des Docks pour 40 M€ permettra de créer un nouveau terre-plein avec un poste d’accostage en bord à la voie d’eau. La zone des Torchères sur l’ex-site Petroplus sera réhabilitée.

Quelle est votre stratégie à dix ans ?

P.G. : Nous poursuivons le positionnement du port qui renforce sa fonction de « port entrepreneur ». Nous allons nous appuyer pour cela sur un programme d’investissement estimé aujourd’hui à environ 300 M€. Au-delà de la nécessité de réhabiliter les infrastructures et d’accompagner le développement des clients, le port va également s’investir fortement sur la transition écologique et l’innovation. Nous avons ainsi l’objectif de fournir de l’énergie renouvelable à la zone industrialo-portuaire. Nous disposons de friches propices à l’implantation de production photovoltaïque sur une zone de 5 hectares. La rénovation des bâtiments et hangars portuaires et l’électrification de certains quais font partie des projets supports à notre ambition écologique. L’innovation doit nous porter vers une amélioration des services apportés à nos clients. Outre la digitalisation de l’économie portuaire, une de nos priorités est de pouvoir fournir des informations complémentaires sur la navigation dans le chenal permettant de sécuriser les trajectoires des navires et d’optimiser les escales. Nous travaillons ainsi avec le service hydrographique et océanographique de la Marine, pour une modélisation prédictive des tirants d’eau prenant en compte l’hydrographie et les conditions météorologiques.

Rouen # Logistique # International